Poucelina
6.1
Poucelina

Long-métrage d'animation de Don Bluth (1994)

Don Bluth n'a pas à rougir face à Disney, si le réalisateur a déjà oeuvré il fut un temps pour la firme aux grandes oreilles, il conserve sa patte et un lyrisme reconnaissable. Poucelina au même titre qu'Anastasia ou Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles est un bel exemple du travail de Bluth.


Alors qu'il mettra plus tard en scène l'histoire controversée car fantaisiste de la supposée dernière des Romanov, Don Bluth s'attelle ici à une adaptation d'un conte d'Hans Christian Andersen, Tommelise, ici renommée Poucelina. Un conte de fées avec des fées, un prince et une jeune fille pas plus grande qu'un pouce. Un récit initiatique féminin à l'ancienne, naïf et enchanteur, terriblement réjouissant. Bien que l'héroïne soit assez basique et binaire dans sa composition, elle n'en demeure pas moins touchante, au même titre que son histoire, souvent empreinte quant à elle d'une noirceur assez surprenante.


L'une des qualités du film réside dans ses choix de tons, Poucelina n'a jamais peur d'exposer divers niveaux de lecture, ainsi la petite Poucette sera tantôt présentée comme une jeune fille tendre et souvent comme la femme objet, bonne à marier. Heureusement le récit fait évidemment triompher l'amour, tout cela en amenant petit à petit l'héroïne à prendre sa place et à agir par elle-même, son prince échouant presque toujours à la sauver.


Visuellement le film est superbe et hormis une séquence en 3D un peu grossière, nous sommes en 1994, la palette visuelle est à la fois totalement reconnaissable comme étant celle de Bluth mais elle empreinte aussi à tout ce que Disney a su faire de mieux. Bien souvent l'héroïne dans sa manière de se mouvoir rappellera Aurore ou Blanche-Neige. Sans que cela ne sonne comme un affreux plagiat, Poucelina donne l'effet d'un bel hommage. A cela s'ajoutent diverses séquences musicales aux morales bienveillantes et parfois moins, Le Baltringue ou Grosso sont abominables et détestables.


Poucelina gagne à être connu et s'impose sans mal comme l'une des plus belles créations de Don Bluth, loin d'être un long-métrage mineur dans la carrière de l'animateur, il n'en demeure pas moins un film plus oublié. Ce qui évidemment ne l'empêche pas de conserver toute sa poésie et sa magie.

E-Stark
8
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le 17 avr. 2020

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