Traduire le titre original "Parenthood" par « Parentalité » aurait été trop simple.


Ron Howard aurait pu être Spielberg, s’il n’y avait pas déjà un Spielberg. Tout comme l’éternel barbu, il a touché à tous les genres, tourné avec les plus grandes stars, pour des résultats assez positifs dont quelques succès comme Cocoon, Apollo 13, Un homme d’exception ou Da Vinci Code. Et quelques ratages et films moins populaires mais pourtant sympathiques, tels que Splash ou Gung Ho. Ce qui explique une moins grande visibilité que Steven, qui n’a pourtant pas fait que des chefs d’oeuvre, mais il faut bien un chouchou.


Parenthood est le 7ième film de Ron Howard, dont toute l’ambition est dans le titre : mettre à jour la diversité des liens de famille, dans toute ses difficultés et ses petites joies. Les Buckman sont une grande famille, avec l’arrière-grand-mère, les grands parents, leurs 4 enfants qui ont tous une descendance. Bref, il y a du monde aux repas de famille. Mais chacun de ses foyers vit aussi au rythme de ses problèmes. Gil est la figure centrale du film, il est marié à Karen, ils ont trois enfants. Gil a souffert du manque d’implication de son père, mais a du mal à redresser la barre avec son fils, Kevin, l’aîné, trop sensible. Parmi les autres membres de la famille, citons aussi la sœur, Helen, divorcée, et ses enfants qui en font à leur tête, Susan, mariée, tous deux offrant à leur fille une éducation rigoureuse, et Larry, l’aventurier, qui revient avec son fils.


Le film est donc composé de différentes trames, qui parfois se croisent, au fil des rencontres familiales. Les petites joies sont importantes, mais il y a aussi les craintes, les déceptions et les problèmes existentiels que connaissent tout parent, du moins je l’imagine. Être parent est un combat de tous les instants.


Parenthood est donc drôle, la diversité des caractères permet quelques échanges qui ne manquent pas de sel. Et même si le procédé est bien connu, il n’y a rien de tel qu’une scène joyeuse pour désamorcer une autre plus triste, plus amère. Car tout ne peut pas se résoudre.


On pourra toujours redire sur la portée sociologique du film, d’autant plus que le film a trente ans. S’il ne peut pas embrasser toutes les situations, il en offre un panel suffisamment large, bien que moralement acceptable. Il n’y a guère de déviance, tout reste à l’intérieur des marges. Le film s’achève d’ailleurs avec une avalanche de bébés, il y en a partout, comme si c’était la concrétisation de tout couple. Le film s’appelle, Parenthood, certes, mais il avait aussi bien montré toutes les difficultés d’être un parent.


Avec une telle famille, le casting est d’une grande richesse. Steve Martin et ses éternels cheveux blancs incarne Gil, avec une sensibilité assez bien trouvée. A ses côtés Mary Steenburgen, toujours aussi forte et fragile, mais aussi Keanu Reeves, en jeune adulte un peu simplet, Rick Moranis, pour un personnage très fort, Martha Plimpton, en adolescente contrariée, pour les plus investis, mais tous les autres acteurs jouent de manière assez juste, dans le ton du film.


Parenthood est peut-être un peu propre sur lui-même, un peu consensuel. Mais il ne manque pas de charme, et ses bons sentiments, s’ils dominent, n’occultent pas aussi les errements et les difficultés d’être parent. C’est tendre, et les quelques pointes d’amertume ne restent jamais longtemps en bouche.


Le film a été un tel succès aux Etats-Unis que deux séries l'ont adapté.

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le 9 févr. 2020

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