Ponyo sur la falaise
7.4
Ponyo sur la falaise

Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki (2008)

Il existe une excellente méthode pour connaître la valeur d'un film pour enfants. Si votre fils ou votre fille de trois ans jette son dévolu sur un film, il (ou elle) voudra le voir environ trois fois par jour. Si, au bout d'un mois de ce traitement, vous êtes toujours émerveillé par le film, c'est que vous êtes face à un chef d’œuvre.
Ponyo est un chef d’œuvre. Un peu mis de côté par certains fans de Miyazaki sous le prétexte fallacieux qu'il s'adresse à un très jeune public, on sous-estime sûrement sa valeur poétique, ses qualités picturales, l'intelligence de son scénario, etc.
Car Ponyo possède toutes les qualités habituelles des films de Miyazaki. Bien sûr, on retrouve le thème de la symbiose entre l'homme et la nature, ici reporté dans le milieu marin. Mais au lieu d’asséner son message avec lourdeur, le cinéaste lui donne l'allure d'un conte merveilleux ayant des résonances dans la mythologie nippone. Un conte d'autant plus magnifique que, finalement, il n'y a pas de méchant.

Les personnages sont la qualité principale du film, à mon avis. Sosuké, le petit garçon, est très attachant, et les vieilles dames de la maison de retraite sont irrésistibles. Mais Ponyo... Ponyo est craquante. Comme lui résister ? Sa petite frimousse, sa façon de courir, sa capacité à dévorer du jambon, et même sa force et son courage, tout est là pour en faire un personnage inoubliable.

Bien entendu, les dessins et l'animation sont exceptionnels. Miyazaki crée avec un talent rare une œuvre pour petits qui peut être savourée par les grands avec la même intensité. C'est si rare de trouver un dessin-animé pour jeunes enfants qui ne les prenne pas pour des idiots...
Il y a des passages plus sombres, des montées de tension, une inondation, une course-poursuite contre des vagues de poissons noirs et inquiétants, il y a aussi le personnage de la mère, divinité marine renvoyant, là aussi, aux racines ancestrales de la culture japonaise. Au passage, le thème de la parentalité et du rapport parents-enfants est traité également, toujours avec la même finesse, originalité et poésie.
Et puis, on a un bisou final... Rien que pour cette dernière image, tout simplement magnifique, le film vaut d'être vu.
Alors non, Ponyo n'est pas une œuvre mineure, c'est, bien au contraire, un des meilleurs films de Miyazaki, un film émouvant, parfois angoissant, drôle et touchant.
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le 22 nov. 2013

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SanFelice

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