Les critiques étaient étonnamment positives, laissant espérer un divertissement de bonne facture où la nostalgie de l'enfance ferait effet sur votre serviteur, ayant pris la « Pokémon Mania » en pleine face. Seulement, je ne comprends pas. L'exigence ne doit vraiment plus être très haute en 2019, surtout lorsque l'on voit l'indéniable succès commercial du film. Allez, quelques qualités quand même : au moins est-ce une aventure « originale », faite avec professionnalisme, les moyens sont importants (jolis décors) et la réussite visuelle des créatures indiscutable, à commencer par celle de Pikachu, d'une mignonnerie totale.
De plus, aborder le sujet sous forme d'enquête policière, je trouvais ça plutôt chouette, d'autant que le scénario parvient à ne pas être totalement prévisible, sans que ces « surprises » soient marquantes pour autant. Mais il y a... tout le reste, et si certains se contenteront de ce qui est évoqué plus haut, ce n'est pas mon cas. Au-delà d'un récit touffu, brouillon, se prenant régulièrement les pieds dans le tapis au point d'en être parfois incompréhensible, on reprend comme toujours les mêmes recettes des blockbusters des dix dernières années : beaucoup d'action, un peu d'ironie et du second degré dans les dialogues.
Problème : non seulement les deux derniers restent très superficielles et rarement drôles, mais surtout semblent tellement avoir été vus et revus ailleurs que j'y suis resté complètement hermétique, voire franchement lassé. C'est lourdaud, fatigant au point d'avoir mal à la tête de ce déluge d'images, de musique sans la moindre personnalité, d'interprètes convenables mais souvent interchangeables (j'excepterais juste la charmante Kathryn Newton, sans être inoubliable pour autant). J'ai eu souvent l'impression que dans le meilleur des cas, on s'adressait aux fans et à personne d'autre. Encore un divertissement bruyant, pesant, au potentiel visuel (notamment dans les scènes d'action) très moyennement exploité et échouant, à nouveau, à offrir une histoire ne serait-ce que correcte du début à la fin : non, décidément, les blockbusters ne sont plus ce qu'ils étaient.