Ça doit faire 20 ans, à peu de choses près, que je vis Pokémon, que je respire Pokémon, et que 3/4 des évènements marquants de ma vie sont liés à cette licence. Du coup, être invité à l’avant-première du premier film live Pokémon, c’était plutôt cool, et honnêtement, on l’attendait au tournant ce film. Voir les créatures avec lesquelles on a grandi dans la vie réelle, pour la première fois, c’était forcément super intriguant. Et vu qu’avec Sonic plus tard dans l’année, c’est visiblement l’année de la fourrure pour les mascottes au cinéma, force est d’admettre que Pikachu a un peu plus de charme que la concurrence.
Maintenant, est-ce que le film était convaincant ? Honnêtement, je suis partagé, mais on va essayer d’en parler sans spoiler, au cas où.
Tout d’abord, il faut savoir que c’est l’adaptation du jeu vidéo Detective Pikachu, sorti en 2016 au Japon, et en 2018 dans le reste du monde. Le pitch de base est simple. Tim Goodman se retrouve à pouvoir parler avec le Pikachu de son père, disparu dans un accident de voiture durant une enquête. À l’aide de son partenaire amnésique, Tim se lance dans une quête de vérité, étant donné que la Police de Ryme City a décidé que l’affaire était classée. Ryme City c’est la ville où on aimerait tous vivre : Les Pokémon et les humains vivent en harmonie, la paix semble régner, et on peut se promener avec son Arcko sur l’épaule. Voilà pour l’idée de base. Malheureusement, l’histoire est pas vraiment convaincante, et tout semble expédié en vitesse. On regrette vraiment l’absence d’un climax, le jeu d’acteur manque trop souvent de convaincre (en particulier dans les scènes sensées être émouvantes) et on se retrouve à soupirer quelque fois devant des situations absurdes ou bien trop incohérentes. En bref, j’ai pas été convaincu par l’histoire en elle même, mais par contre, ce qui en ressort, c’est un amour fou pour la licence, et c’est là qu’on rentre dans la partie qui fait plaisir.
Le film transpire Pokémon par tous les pores, les références à la subtilité variable sauront arracher un sourire à tout le monde, et surtout, c’est terriblement beau. On peut ne pas être convaincu par l’allure de ce Dragonfeu rempli d’écailles ou celle de M. Mime qui fout un peu l’angoisse, mais difficile de rester insensible face à Pikachu, Bulbizarre, ou même le Psykokwak de Lucy, l’acolyte de Tim. Les gags peinent rarement à faire mouche, même si on se rend compte que le film joue sur l’ambiguïté de pas mal de répliques pour toucher son public plus âgé (je m’attendais pas à ce que Pikachu fasse une blague de cul très franchement), tout en restant largement accessible aux plus jeunes. Évidemment, Pikachu étant à la source de 3/4 des vannes, le talent de Ryan Reynolds joue beaucoup, et on sent qu’il s’est bien éclaté. La présence constante des Pokémon fait terriblement plaisir et on se prend à rêver à vivre dans ce monde où Mackogneur fait la circul pendant que Ronflex la bloque un peu plus loin. Le film joue également sur la nostalgie crasse ponctuée par des “Gotta catch em all” mais qui suis-je pour lui reprocher ça, étant donné que je suis totalement le public visé.
L’identité visuelle du film est également très plaisante, et de manière générale, la réalisation est au top, que ce soit pour les jeux de lumière ou les plans larges remplis de détails à la con qu’on découvrira encore à la sortie du Blu-Ray. La bande-son, composée par Henry Jackman (compositeur habitué au cinéma) fait parfois référence aux jeux comme à l’anime, mais manque tout de même de fulgurances ou de morceaux vraiment marquants. Maintenant, peut-être que le matériau de base était un peu faible (j’ai pas vraiment été convaincu par le jeu l’an dernier) et que ça explique l’histoire un peu absurde, mais ça donne terriblement envie d’avoir une adaptation plus ambitieuse ou une histoire originale avec ces Pokémon qu’on a juste envie d’avoir chez soi. Au fond, le fan de Pokémon en moi était heureux, et peut être que le film aurait mérité une petite demie heure en plus histoire de rendre le scénario un poil plus convaincant. Cela étant, pour une adaptation de jeu vidéo, c’est probablement à ce jour, celle qui m’aura laissé le goût le moins amer dans la bouche, ce qui était pas forcément gagné étant donné qu’on parle quand même de Pokémon. Si vous aimez la licence, vous serez content d’aller le voir au moins pour l’amour qui lui est apporté, car très honnêtement, on sent que les personnes derrière le film ont compris Pokémon et les aiment peut être bien autant que nous. Vous risquez d’alterner entre les “Awwww” et les “Sérieusement ?” mais rien que pour ces adorables Bulbizarre, le prix de l’entrée est justifié.
Comme d'habitude, ma critique est dispo illustrée sur Medium

Aurablade
7
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le 6 mai 2019

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Aurablade

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