Point Break et moi, c’est une sacrée histoire. Depuis que j’ai découvert le degré de sévérité sur SC dans les notes, étant habitué pendant des années à Allociné, j’ai changé de posture vis-à-vis de ce coup de cœur. C’est en quelque sorte une relation cachée. En d’autres termes, c’est un peu comme la maîtresse que je souhaiterai cacher au regard de tous, évitant ainsi d’être jugé. Mais il n’y a rien à faire, je l’aime ce film et je n’y peux rien. Je ne suis en aucun cas dérangé de le voir et le revoir en boucle, à l’instar de ces fans Star Wars qui se regardent un film de la saga par jour.


Comment une personne comme moi, qui n’a touché une planche de surf qu’une seule fois dans sa vie, a-t-elle pu être autant attirée par ce film ? Très franchement, je ne dis pas qu’il représente l’opposé de ce que je suis intérieurement, mais on n’en est pas loin. D’ailleurs c’est peut-être pour cela que je l‘aime tant. C’est peut-être pour cette raison qu’il y a encore quelques années j’étais capable de réciter la moitié des répliques par cœur, à l’instar de deux trois autres films. Dans cette critique, je n’ai pas pour mission de vous convaincre que Point Break est un chef d’œuvre, ni même que c’est un grand film, je vais seulement faire parler mes sentiments et mes émotions et expliquer pourquoi il a toujours été culte dans mon esprit.


Une ambiance dans le plus pur style des années 90


L’atmosphère dans Point Break me remplit de bonheur. Elle ne m’inspire rien d’autre qu’un sentiment joyeux et inébranlable. La réalisation est efficace, au profit d’une action dynamique et nerveuse, mais sans tomber dans l’excès. J’ai en effet plusieurs fois entendu la comparaison avec les Fast & Furious, or il y a tact et pas tact. Dans Point Break l’action est mise au profit du récit, elle le nourrit et lui donne une raison d’être. Cela peut sembler un détail mais le bruit que font les armes est assez bruyant, leur son est davantage significatif par rapport aux autres sons aux alentours. Je n’ai plus retrouvé ce détail autre part, et personnellement j’en suis raide dingue. Il y a des plans très beaux et très esthétiques, notamment lors de la scène des parachutes et des scènes de surf. Les scènes d’action sont filmées de manière soignée et sans faux pas. Cela nous évite la crise d’épilepsie à chaque mouvement de caméra, chose courante dans les productions actuelles. Non, Jason Bourne et Roi Arthur, ne baissez pas le regard comme ça, c’est bien de vous que je parle.


La musique est bonne sans pour autant tout détruire sur son passage. Elle fait clairement le boulot et elle respecte une certaine cohérence tout au long du film. Je suis quand même fan de ce morceau, il m’amène loin, dans le grand large. Mais je m’égare. En restant sur le thème de l’ambiance, parce que c’est un des facteurs déterminants selon moi pour apprécier une œuvre cinématographique, je suis toujours médusé par l’atmosphère du film. Il y dégage une saveur toute particulière et c’est très probablement lié à la connexion réussie entre les personnages, aux très belles images, à la mise en place finalement assez rapide des enjeux et autres subterfuges. Je ne sais pas vraiment l’expliquer rationnellement, mais ce qui parle au cœur bascule dans l’irrationnel.


De l’action pure d’une très forte efficacité


L’action n’est pas mère de sûreté. Même réussie, elle peut très bien représenter qu’un basique pétard mouillé, pour la simple et bonne raison qu’il faut savoir réaliser plusieurs choses. Il faut faire monter la tension notamment, parce que si l’action arrive comme un cheveu sur la soupe, elle risque de décevoir, aussi réussie soit-elle. Dans Point Break, c’est réalisé avec brio. Le film est très dynamique mais les scènes d’action arrivent à point nommées. Elles réussissent ce que des films comme Heat ou Collatéral font très bien, c’est pour cette raison que je les aime autant. En outre, bien que ce film ne porte pas forcément aux CGI, les scènes sont bluffantes de réalisme… parce qu’elles ont vraiment été filmées. Le petit bonus du film est bien le fait d’avoir des scènes d’action parfaitement réalisées visuellement, ce qui au lieu d’entraver son aspect visuel lui apporte en fait une vraie patte technique.


Des dialogues et des acteurs gagnants


Réussir un film n’est pas chose facile, tant le nombre de petits détails pouvant faire la différence sont importants. Une certaine personne peut ne pas apprécier à cause de la photographie, un autre peut détester une œuvre parce que les dialogues ne tiennent pas la route et un dernier peut haïr les effets spéciaux. Bien évidemment j’ai parlé de détails alors que ceux que je viens de citer n’en sont pas, mais il y a tant d’éléments à prendre en compte dans un film que c’est difficile d’imaginer l’œuvre parfaite. Or ce film réussit à gommer pas mal de problématiques et il contient pléthore de points de force qui font pencher la balance du bon côté. Les dialogues ne sont pas cultes pour tout le monde, mais ils sont assez profonds ou drôles et percutants pour que je les connaisse dorénavant par cœur, pour la plupart d’entre eux. Body a une sacrée classe et ses répliques font toujours mouche, avec entre autres :



La peur engendre l’hésitation, et l’hésitation engendre la réalisation de tout ce qui te fait peur



Et :



Envoyez la musique



Outre les dialogues punchy et les scènes d’action nerveuses sans pour autant être alambiquées, les acteurs qui jouent dans Point Break ont su se hisser au niveau de ce que l’on attendait d’eux. Keanu Reeves est vraiment convaincant, et comme on l’a également vu dans Speed (<3) ou Matrix, il est très à l’aise dans les films d’action. Patrick Swayze s’en sort également avec les honneurs, c’est le moins que l’on puisse dire. Il possède un sacré charisme. Tous les personnages autours des deux principaux apportent une touche agréable au film, que ce soit à travers l’humour avec Pappas, à travers les réflexions philosophico-métaphoriques des surfeurs… Tous apportent leur pierre à l’édifice.


Ce film n’est pas à proprement parler un film de surf, ni un film policier ou un suspense. C’est vrai que quand on est tout à la fois, on est aussi en quelque sorte une coquille vide. Généralement. Dans Point Break on se retrouve dans un schéma assez atypique mais totalement maîtrisé. C’est un film qui évoque des thèmes tels que les rêves, l’adrénaline poussée à l’extrême, l’essence même de l’humain et de sa place au sein d’une société capitaliste.


En fait c’est un film dans le plus pur style Cameron. Le divertissement est d’excellente qualité, tout en restant intelligent et en envoyant des messages qui vont au-delà du simple fait qu’être méchant c’est mal. Il y a une certaine réflexion derrière et on est loin du côté bourrin des franchises actuelles à succès, à l’instar de FF et Transformers, où le côté WTF prime sur le reste. En somme, je me suis laissé transporter par la vague Point Break, une vague pleine de gaieté et de justesse.

MatthieuS
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le 30 juin 2017

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MatthieuS

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