Sorti un an après LE gros classique, Pocahontas est le dessin-animé Disney considéré comme le plus difficile par les animateurs, et un des plus audacieux. En effet, cinq ans ont été nécessaires pour le produire en parallèle avec Le Roi Lion. Or, le succès de ce dernier n'étant pas celui attendu, le studio misa à l'époque tout sur Pocahontas, qui finira comme le dixième plus gros succès de la boîte, ce qui est tout de même décevant vu les moyens mis en œuvre, contrairement à Simba qui lui, a vraiment tout niqué dans sa savane.


Étant aujourd'hui quelque peu boudé, laissez-moi vous dire que vous êtes tous des sauvages, des sauvages… même pas des êtres humains !


Comme toujours, la boîte de Mickey s'approprie un mythe, ici basé sur des faits réels, pour le magnifier aux yeux de tous et s'adresser au grand public, avec cette magnifique Poca aux airs de Naomie Campbell, qu'est trop belle, avec des yeux plein d'étincelles. Et s'il y en a qui regrettent cette appropriation, et le fait de ne pas assister à une séquestration puis d'un viol sur une sauvage de 11 ans, bah tant pis pour eux. Ou alors qu'ils me présentent leur petite sœur.


Dès l'introduction, qui présente nos anglais, sous les chœurs chantant la Virginia Compagny, on passe du coq à l'âne comme une partouze à la ferme, avec ces hommes conquérants joyeux qui se retrouvent en pleine tempête, préambule du récit tumultueux, étonnement mature à l'instar de cette intro' aux allures chaotiques.


L'histoire d'amour, elle, est sans doute une des plus marquantes, avec ce John Smith ayant connu une centaine de nouveaux mondes, mais jamais celui avec une femme comme Pocahontas. Indienne fougueuse qu'on découvre aux côtés de ses compagnons avec une scène mémorable aboutissant à un plongeon rendant jaloux la famille Manaudou. Suivi d'une chanson au détour de la rivière, qui annonce une suite importante de chansons, pas si naïves qu'on veut le faire croire, qui posent déjà réflexion sur la tolérance envers l'homme et la nature, jusqu'à l'aboutissement à couper le souffle : L'air du vent.


A l'instar de cette chanson, c'est toute l’œuvre de Mike Gabriel et d'Eric Goldberg qui déborde de cette fraîcheur, cette justesse dans les propos, qui pousse à une certaine remise en question sur notre façon d'être de tous les jours, et cette complicité entre le blanc et la sauvage si surprenante, tient le film de façon formidable. Mais si tout paraît formidable et en particulier jusqu'au symbolisme de chaque scène, pour notre Pocahontas il en est d'une autre paire de manche, comme le montre ce choix qu'elle a fait au détour de la rivière, de prendre la voie sinueuse, annonçant la turbulence.


Et si**Pocahontas** n'est pas un des plus beaux baisers de cinéma à proprement parler, il est sans aucun un des plus puissants : Un tourbillon qui tourbillonne dans les boyaux, en particulier grâce à cette musique oscarisée, une des plus belles du studio Disney, jusqu'au fameux élément déclencheur qui défonce tout.


Outre le fait d'offrir une des plus belles romances, Pocahontas propose forcément une thématique plus dure, plus violente et donc plus mature, à travers cette opposition de gens de couleurs différentes, jusqu'à l'affrontement musclé si marquant, si ce n'est traumatisant avec cette chanson si agressive au point de remettre en question : Des Sauvages. Des frissons qui envahissent la peau, les poils qui se redressent, ça c'est que de l'amour. Et ce qui dérangeait petit, se révèle être un vrai régal aujourd'hui.


C'est d'ailleurs lors de cette séquence qu'on assiste à la plus belle prestation de l'équipe Disney. L'écurie n'aura jamais joué aussi bien avec les couleurs de façon si harmonieuse, avec ces différentes teintes de couleurs, et ces animations parallèles qui se confondent en même temps que ces paroles barbares.


D'ailleurs Pocahontas est un des plus beaux dessins-animés jamais fait par Disney, tout comme sa suite est un des plus mauvais, avec cette transformation en Pocahontasspé. Pocahontas est réussi sur tous les points, je pleure en écoutant l'OST, le dessin est de la plus grande qualité, l'ambiance est si diversifiée qu'on passe du rire avec l'adorable Meeko, aux frissons avec la confrontation ou cette première rencontre sous cascade, puis on finit charmé avec cette histoire si belle, qui finit si mal, qu'il l'a rend d'autant plus belle, avec cette ultime escapade qui fait vibrer toute mon âme pour compléter ce tableau qui vaut bien n'importe quelle merveille de n'importe quel artiste italien de n'importe quelle génération dont je m'en bas n'importe lequel de mes deux roustons.

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le 6 sept. 2015

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Alex La Biche

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