Une montée en puissance irrésistible jusqu'au n'importe quoi ultime

Planet Terror, c'est un film qui prend son temps, qui installe le cadre doucement. Certes, on voit un bocal de couilles dès les 5 premières minutes, mais foncièrement, le début est lent, posé, à la limite de l'ennuyeux.


Les personnages arrivent un à un. La gogo danseuse qui chiale, le roi de la sauce barbecue, le shérif et ses adjoints, le mystérieux "El wray", l'infirmière dotée de seringues magiques mi lesbienne mi battue par son mari, le docteur bourru tendance violent contenu...


Et puis doucement, ça s'installe. Les images, tendance vieille pellicule, défilent, les répliques cultes s’enchaînent, toujours sur un tempo retenu, mais imperceptiblement crescendo.


Les premiers "infectés" arrivent (désolé, ce ne sont pas des zombies, mais ils bouffent les humains quand même, l'essentiel est sauf). Purulents, dégoulinants, maquillés à l'ancienne, ils sont juste parfaits dans l'imagerie retro qu'on s'en fait.


Les premières fusillades commencent...


A partir de ce moment là, la violence rigolarde et le grand n'importe quoi se met en place. Le semblant de scénario esquissé dans l'introduction n'est plus qu'un gros prétexte à enchaîner les scènes, de plus en plus délirantes.


Car Planet Terror, c'est ça avant tout. Une scène WTF, succédée d'une scène WTF², surmontée par une scène OMFG WTF tellement c'est con, et ainsi de suite, avec un rythme en constante accélération...


Guerre fratricide pour une sauce barbecue, quête obsédante d'un shérif adjoint pour retrouver son anneau de mariage entre les dents d'infectés, mère qui laisse un flingue à son gosse pour tirer sur tout ce qui passe "especially daddy", pellicule du film BRÛLÉE en cours de projection, héros charismatique juché sur une moto miniature pour gosse en train de flinguer tout ce qui passe, Tarantino qui laisse sa bite se putréfier et tomber en morceaux, gogo danseuse amputée d'une jambe avantageusement remplacée par une sulfateuse, et OMFG THIS IS SO AWESOME les hélices d'un hélicoptère en vol rase motte décapitant un troupeau d'infectés.


Ajoutez à ça une BO qui envoie du lourd, un casting qui envoie du lourd, des effets spéciaux retro qui envoient du lourd, un scénario qui arrive à rester crédible dans ce déluge de scènes plus improbables les unes que les autres, et vous obtenez Planet Terror.


Bières, pizzas, potes, canapé : laissez tourner la bobine.

Hypérion
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes C'est tellement nul que ça devient génial et Films critiqués notés 9

Créée

le 4 avr. 2011

Critique lue 4.6K fois

94 j'aime

9 commentaires

Hypérion

Écrit par

Critique lue 4.6K fois

94
9

D'autres avis sur Planète Terreur

Planète Terreur
drélium
4

Planète erreur

Le problème avec Robert c'est qu'au début je me suis fait avoir. Avec El Mariachi, Desperado, ça passait, c'est cowboy, mexicain, merguez, il connait, il a envie de bien faire (et j'étais jeune aussi...

le 12 janv. 2013

69 j'aime

47

Planète Terreur
Jambalaya
8

Total foutrac !

Il y a quelque chose d'étonnant dans la capacité de Tarantino a proposer à ces potes réalisateurs des scénarios complètement azimutés, alors qu'il se réserve parfois les plus académiques, même s'il...

le 29 janv. 2013

39 j'aime

2

Planète Terreur
Gand-Alf
7

Une seule jambe les tua tous.

Bien qu'ayant déjà rendu le plus bel hommage qui soit aux productions Grindhouse avec son cultissime "From dusk till dawn", Robert Rodriguez remet le couvert avec son pote Tarantino en 2007 pour les...

le 23 janv. 2014

38 j'aime

3

Du même critique

Princesse Mononoké
Hypérion
10

Un Miyazaki terrestre et mélancolique

Princesse Mononoké est un film à part dans la carrière de Miyazaki, une étape autant qu'une sorte de testament de son art. C'est peut être ce qui en fait l'un de ces films les plus adulés parmi ses...

le 15 juin 2011

475 j'aime

80

Le Vent se lève
Hypérion
9

L'histoire d'un formidable égoïste

Le vent se lève, il faut tenter de vivre est définitivement un film à part dans la filmographie de Hayao Miyazaki, pour moult raisons que j'aurais bien du mal à évoquer de façon cohérente en un...

le 22 oct. 2013

422 j'aime

32

Kaamelott
Hypérion
9

Alexandre Astier, héros des temps télévisuels modernes

Alexandre Astier est remarquablement similaire à son personnage Arthur. Comme Arthur, il est responsable de tout (Roi du royaume / responsable scénario, musique, production, dialogues, direction,...

le 17 juil. 2011

366 j'aime

57