Bruckheimer prend l'ascendant sur Disney
"Pirates des Caraïbes : Le Secret du coffre maudit" se veut être être dans l'enchainement direct et logique du premier volet de la saga, dont le succès monstre a validé l'opportunité de suites.
Alors, que penser de ce second opus ? Une chose est certaine, Gore Verbinski maitrise toujours aussi bien cet univers de pirates et Jack Sparrow n'a rien perdu sa gouaille, de conserve avec l'ensemble des pirates survivants du premier volet.
Niveau scénario, il fallait bien trouver des ennuis à ce cher Sparrow pour justifier deux films (puisque le troisième volet, "Jusqu'au bout du monde" a été tourné en même temps). Une malédiction terrible et l'invocation de DEUX monstres sacrés de la mythologie marine sont réalisés : Davy Jones et le Kraken.
Niveau réalisation, effets spéciaux, acteurs, musique, tout est bon. Les cascades et les gags s'enchainent, bien que le film prenne un ton plus adulte que son prédécesseur.
Mais (car il y un "mais"), on sent clairement que l'esprit Disney s'étiole pour laisser place à la grosse machinerie Bruckheimer. Et quelle est la méthode de ce légendaire producteur ? En faire toujours plus.
Plus d'explosions, plus d'effets spéciaux, une musique plus forte et plus rythmée, plus de batailles, plus de cascades... Si "Le secret du coffre maudit" assure un bon équilibre entre l'esprit Disney et le gigantisme Bruckheimer, le troisième volet sera hélas affublé de tous les défauts d'un gros blockbuster sans âme.
C'est ce qui me chagrine toujours quand je revois "Le scret du coffre maudit". Je passe un bon moment, mais je sais qu'à la fin je vais devoir soit me passer de la fin de l'histoire, soit m'infliger une suite insipide.
A noter quand même le moment WTF de ce film (avis tout à fait personnel) : les triples canons rotatifs surgissant à l'avant du navire de Davy Jones. J'ai tiqué, j'avoue.