J'ai été séduit par la première trilogie de Gore Verbinski. Je n'ai pas aimé le quatrième volet de Rob Marshall mais j'avais tout de même espoir que la saga se ressaisisse... Que nenni !


Outre le fait d'avoir trouvé le temps long, je reproche surtout à cet opus de nombreux défauts scénaristiques qui nuisent à la crédibilité de l'histoire... Je développe.



Malédiction absurde



Le personnage de Salazar n'est pas une mauvaise idée en soi, mais mince qu'est-ce que c'est que cette histoire !?


Suivre un bateau qui fonce dans des récifs n'est déjà pas malin, mais soit. Que les récifs en question –le triangle du Diable– soient maudits et capturent ceux qui s'y aventurent entre la vie et la mort, ok, je l'accepte. Mais quel est le rapport avec ce foutu compas ??? Et en quoi s'en débarrasser légitimerait la libération de Salazar et de son équipage ? En plus, il faudrait vérifier mais j'ai un vague souvenir comme quoi Jack Sparrow ce soit déjà séparé de cet objet au cours des opus précédents... Et puis ces récifs franchement... dès la première scène ils dérangent ! Quand l'équipage du bateau où se trouve Henry décident de s'y aventurer, on le voit comme une arche de rochers isolée au milieu de nulle part. Malédiction ou pas, ce sont des récifs, ça se contourne ! Surtout dans la configuration "isolée au milieu de nulle part" !



Barbosa amnésique



Le Capitaine Barbosa veut s'emparer du trident de Poséidon pour contrôler les océans et se libérer de sa situation litigieuse avec le Capitaine Salazar pour récupérer son empire naval. Il cherche donc, comme tous les autres, la fameuse carte qu'aucun homme ne peut lire. Puis quand il se joint à l'équipe de Jack Sparrow et qu'il retrouve sa fille, il reconnaît le livret orné du rubis dans lequel les indications pour déchiffrer la carte stellaire et trouver le trident sont indiqués. Livret qu'il aurait lui-même remis à Carina en la déposant sur les marches de l'orphelinat dans sa petite enfance. Plus tard, on découvre qu'il porte le tatouage de la constellation clé sur son avant-bras et que le rubis qui orne le livre provient de l'île secrète ! Alors on ne va quand même pas me faire croire que Barbosa ne savait rien sur cette légende, qu'il ignorait où était la carte, comment la lire et comment se rendre sur cette île !! Au passage, mention spéciale à lui d'avoir choisi le plus mauvais moment possible pour révéler à sa fille qu'il est son père...



Changer l'histoire



Cet épisode me donne l'impression que les réalisateurs n'ont pas aimé la fin du troisième film, et qu'ils auraient alors


trouvé un prétexte pour récrire l'histoire à leur manière.
« Oh tiens, c'est nul, Will Turner est maudit pour l'éternité. Je sais ! On va inventer un objet qui annule toutes les malédictions du monde ! »
Bah oui ! Bien sûr ! Je rappelle le truc... D'après mes souvenirs, Will Turner a repris le flambeau de la malédiction de Davy Jones, à savoir : conduire les âmes des gens morts en mer vers l'au-delà et ne pouvoir mettre un pied à terre qu'une fois tous les dix ans pour voir sa bien-aimée, qui détient son cœur dans un coffre. L'aspect poétique du récit disparaît en supprimant le sort à peine vingt ans après la prise de ses fonctions... En gros, Will part dix ans, revient une fois (où il rencontre son fils de dix ans), puis la seconde fois qu'il revient il est guéri, tout beau tout propre pour retrouver son Elisabeth encore fraîche, frisant la quarantaine. Si c'était si simple, Davy Jones aurait dû lui aussi s'intéresser au trident... Enfin bref...



...



En vrac, j'ai également été dérangé par


l'absurde manière de se diriger par observation des étoiles à l'œil nu en utilisant un livret comme un GPS ; la cinématique des requins de synthèse bondissant hors de l'eau ; l'usage excessif des anciens thèmes musicaux en dehors de leur contexte initial de composition au dépit des nouveaux qui n'arrivent pas à se démarquer ; les faux raccords ; la relation entre Henry et Carina (à aucun moment il n'y a de la séduction entre eux, mais ils finissent quand même ensemble, juste parce qu'ils sont de sexes différents et du même age... c'est un peu facile...) ; le fait qu'Henry et Carina soient prisonniers de l'équipage de Jack Sparrow alors que c'est Henry même qui a organisé le sauvetage et qu'ils sont par conséquent du même camp...


Après voilà, ce n'est qu'un divertissement, il ne faut pas en attendre beaucoup plus. Mais je suis déçu.


PS : il y a une scène post-générique

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le 24 mai 2017

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