Je vous épargne le titre facile "Dead Men Tell No Tales", dans n'importe quelle langue. Merci qui ?

Cinquième volet de la saga Pirates Des Caraïbes, La Vengeance de Salazar fait honneur aux précédents opus. On a affaire à un film d'action très efficace, mené par une intrigue développée et assez riche, le tout couronné par des effets visuels impressionnants.


Ce nouvel opus introduit de nouveaux personnages plus ou moins développés. Carina Smyth, personnage féminin interprétée par Kaya Scodelario, est bien expliquée quant à ses origines et ses motivations, c'est un très bon personnage et la représentation qu'on en fait rappelle sous bien des coutures Elizabeth. Barbossa (Geoffrey Rush) prend de l'importance et nous offre un petit twist sympa bien qu'assez attendu car trop étiré.
GROS SPOILERS NE CLIQUE PAS LÀ-DESSUS SI TU N'AS PAS VU LE FILM ! À PART SI T'ES MASO ALORS RESTE JE T'ACCEPTE.


Le fait de nous dévoiler qu'il est le père de Carina (même si on le voit un peu venir) et de le faire mourir ensuite rappelle beaucoup un autre film de l'écurie Disney sorti cette année. J'ai nommé Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2. Dans ce-dernier, Yondu qu'on considérait auparavant comme un personnage plutôt antipathique, meurs juste au moment où il prend une importance sentimentale pour un des protagonistes (et pour nous par conséquent). Il en est de même pour Barbossa, à tel point que ce schéma déjà vu laisse peu de place à la surprise.


Jack Sparrow est au top, comme son interprète Johnny Depp. Il nous offre quelques scènes drôles, même si les gags ne font pas toujours mouche, ils ne sont pas repris plusieurs fois ce qui permet de ne pas les rendre lourds. Salazar, le grand méchant de cet opus, est sympa. Vous me direz "mais sympa pour un méchant c'est nul, non ?". Je vous répondrai pas tout à fait parce qu'on est contre lui, même si on comprend ses motivations. Sinon son principal atout est surtout son style visuel, très réussi à l'instar de celui de son équipage et plus largement du film entier.
Henry Turner, fils de Will et Elizabeth, est en revanche complètement laissé de côté : il n'apporte rien à l'intrigue, il est quasi-inexistant et n'a aucune prestance, on regrette la classe de son père Will. Et Will, parlons-en. Son retour est tout à fait indigne du personnage. On le voit un peu au début, il montre le bout de son nez puis plus rien.


On ne le reverra qu'à la fin, dans une scène qui se veut émouvante mais qui en fin de compte pèse beaucoup trop et tape dans le cliché. Will remercie son fils de l'avoir sauvé, le petit Henry qui au passage finit par avoir Carina (on ne l'avait pas vu venir !), puis il voit sa femme avancer comme ça, majestueusement, sortant de derrière une colline (euh) et là, les deux amants qui ne se sont pas vus depuis des années se ruent l'un vers l'autre. Ils courent dans l'herbe avec en fond un beau coucher de soleil, puis se retrouvent dans les bras l'un de l'autre avant de s'embrasser... Non mais ça va. D'accord c'est Disney, il faut un happy-end pour que les gosses soient contents. Mais là. Là. Là je dis non.


Autrement le scénario est bien rempli, mais construit sur un schéma simple et déjà vu. La quête d'un objet indispensable aux personnages qui sera compliquée par un ennemi désireux de se venger, le croisement entre ces deux aspects qui finissent par se rejoindre, rien de nouveau. Et c'est là que le film trouve son point faible. Il n'y a pas de grandes surprises, pas de scènes qui nous scotchent au siège comme dans les précédents opus. Même le combat final n'est pas épique du tout et plutôt vite expédié. Le scénario est complet, mais il a un côté plat affligeant. A la fin de la séance, on a l'impression qu'on savait tout du film avant même de l'avoir vu.


Les effets visuels sont impressionnants, rien à redire là-dessus. Tant pour le rajeunissement de Jack que pour Salazar et son équipage, en passant par les navires, on sent que des pros ont été à l'œuvre et surtout on sent que Mickey a ouvert son porte-monnaie. Ce film est à voir au cinéma, c'est évident, le visuel spécial et admirable de la saga est de retour, toujours plus beau et impressionnant.


Le retour du Pearl est assez mémorable. Avec le flash-back de Jack, ce sont les seuls éléments qui marquent un tant soit peu.


Je souhaiterais dire un mot sur le scène de la banque, qui introduit Jack. Elle est assez drôle, réussie de premier abord, puis ca part totalement en vrille. D'accord, on est dans un film fantastique, et un Disney de surcroît. Mais tirer une banque avec des chevaux c'est too much. Depuis quand on laisse tomber la cohérence pour avoir une scène d'action cocasse ? C'est si délirant et extravagant que ca en devient inconsistant, et on est presque incapables d'apprécier la scène.


Un autre mot sur la musique. Le compositeur Hans Zimmer a fait les musiques des 4 premiers films, et a signé des morceaux qui resteront dans la culture pendant longtemps. Pour ce cinquième volet, il a quitté le bateau PdC (sans mauvais jeu de mots) et j'ai trouvé que ca s'entendait. Les musiques sont moins épiques bien que le thème principal soit repris. Si j'écoute la musique de Zimmer, tout de suite j'ai des frissons. Ce n'est pas normal qu'au cinéma, devant un immense écran projetant des images exceptionnelles, la musique me laisse indifférente, et même m'agace quelquefois car elle est trop présente et pas assez réussie. Peut être que si je n'avais pas su quant au départ de Zimmer, je n'aurais rien remarqué, je ne sais pas. Ce n'est que mon impression.


En bref, Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar est un très bon film d'action qui ne bouscule en rien les codes du genre. Sans surprise et avec un scénario assez bon et abondant, il est "sauvé" par des effets visuels époustouflants et de bons personnages. Malgré un manque de cohérence parfois, les scènes d'action restent de qualité mais ne marqueront pas les esprits, comme le film en général. Un cinquième volet qui tient bien la route par rapport à la saga, sans rien apporter de nouveau. Et un très bon divertissement avant tout.


PS : le "fléau" Marvel et ses scènes post-génériques s'étend...

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le 27 mai 2017

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Mia_Landa

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