Durant les années 1990, les scénaristes Ted Elliott et Terry Rossio se mettent en tête de faire revivre le genre des films de pirates et commencent à écrire une histoire basée sur ce concept. Vers 2001, Walt Disney Pictures s'emparent du projet et décident de le relier à l'attraction culte des parcs à thèmes Disney: Pirates of the Carribean. Et seulement un an plus tard, Jerry Bruckheimer arrive en tant que coproducteur pour apporter son savoir-faire des superproductions, ayant déjà travaillé avec les Studios Disney sur des films à gros budget comme Armageddon.


Gore Verbinski est choisi pour porter à l'écran cette grande aventure, le réalisateur de La Souris et du Cercle souhaite en effet faire revivre le genre disparu depuis l'Âge d'Or d'Hollywood et que la boîte aux grandes oreilles semble avoir elle aussi abandonné, ironique, le premier film en images réelles des Studios Disney étant L'Île au Trésor. Malgré l'échec des Country Bears, autre film inspiré d'une attraction Disney et la réticence de Michael Eisner à dépenser un budget aussi énorme pour ce film de pirates (140 millions de $, absolument colossal), Pirates des Caraïbes: La Malédiction du Black Pearl arrivera finalement à achever sa production sans souci.


Comment parler de Pirates des Caraïbes sans évoquer son personnage principal? Sa première apparition dans le film est exemplaire. Verbinski lui donne une présence forte en le filmant en haut de son mât avant de le faire redescendre sur terre sur un bateau minuscule coulant petit à petit et se moquant complètement d'entrer dans un port britannique condamnant les pirates à la potence.
Le spectateur veut en savoir plus sur lui. Qui est-il? Pourquoi est-il ici? Comment s'est-il retrouvé ici?


Et cela continue pendant tout le long-métrage. Est-il un idiot ou est-ce une ruse? Est-il lâche ou courageux? Malin ou stupide? Les deux à la fois? Jack Sparrow est la réussite indéniable du film. Johnny Depp était l'acteur parfait pour incarner un anti-héros aussi mystérieux et anormal. Il donne au personnage à la fois un fort charisme et une allure guignolesque qui ne font qu'un. Aucun autre comédien ne pouvait interpréter ce pirate hors-du-commun.


Comment parler de Pirates des Caraïbes sans évoquer sa galerie de personnages extrêmement complète? Allant du mutin et intimidant Capitaine Hector Barbosa incarné par un Geoffrey Rush qui s'éclate comme jamais, du couple Will Turner/Elizabeth Swan joué avec conviction par Orlando Bloom et Keira Knightley aux seconds couteaux les plus anecdotiques comme Gibbs ou le duo Pintel/Ragetti, les héros et les méchants de Pirates des Caraïbes amènent toujours plus d'énergie et de vie à cet univers.


Comment parler de Pirates des Caraïbes sans évoquer son ambiance? On ne sent pas passer les 135 minutes du film tant le rythme est parfaitement maîtrisé.
Gore Verbinski se permet de céder à des cascades loufoques mais parvient à rendre son film vrai et vivant. La reconstitution historique est splendide, le soin apporté à la fabrication des décors et des costumes se fait sentir tout le long de l'aventure, de même pour le maquillage rendant les pirates plus réels et crédibles que dans bien d'autres productions du même genre.


Comment parler de Pirates des Caraïbes sans évoquer ses scènes d'action? On ignorait que Verbinski était aussi à l'aise avec sa caméra. Le metteur en scène nous propose un montage énergique et efficace et une réalisation de grande qualité mettant en valeur à chaque instant les superbes combats à l'épée magnifiquement chorégraphiés ou les batailles navales grandioses à voir par la simple vue de deux vrais navires construits pour les besoins de la production.
Et que dire des effets spéciaux! Voilà 13 ans que le film est sorti et ils n'ont quasiment pas vieilli. Les morts vivants ne sont jamais sur-utilisés et leur révélation se fait progressivement permettant à leur première apparition d'être une des scènes les plus marquantes du film. Une réussite technique totale!


Comment parler de Pirates des Caraïbes sans évoquer sa bande-originale? Officiellement composée par Klaus Badelt, c'est pourtant Hans Zimmer qui a officieusement créé 90% des thèmes musicaux majeurs du film, Badelt ayant ensuite repris et arrangé son travail pour l'incorporer parfaitement au film de Gore Verbinski. Les musiques sont tellement connues de nos jours que ça ne sert à rien d'en refaire un descriptif. Elles sont toutes formidables et font parti des mélodies les plus entêtantes et les plus prenantes de ces dernières années dans le cinéma du divertissement.


Pirates des Caraïbes: La Malédiction du Black Pearl était une entreprise risquée (c'était en plus le premier film Disney classé PG-13). Mais en travaillant main dans la main, Gore Verbinski, Jerry Bruckheimer et Walt Disney Pictures ont signé en 2003 l'un des plus gros succès inattendus de l'époque.
Un personnage culte naquit. Un divertissement culte naquit. Une saga culte naquit.
Ce premier volet de la saga Pirates des Caraïbes est, à n'en pas douter, l'exemple parfait du divertissement tous publics et assurément un des meilleurs Disney Live au monde.
À voir et à revoir. Ça ferait presque rêver la vie de pirate!

Walter-Mouse
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le 6 août 2016

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Walter-Mouse

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