
Oui, oui, j’ai vu ce film, avec les marmots. Quand ils seront plus grands, je leur ferai revoir, puis lire ma critique. Ils comprendront mon dévouement et y verront peut-être une occasion de me pardonner de ne pas leur prêter la bagnole.
Je me souviens que lors d’un déjeuner à la cantine avec un collègue de maths, dans mes débuts de carrière, nous avions évoqué ce jeu stupide consistant à placer un mot incongru dans une situation sérieuse. Il imaginait ce que nous pourrions tenter de dire lors du prochain conseil de classe, et j’avais suggéré « pédiluve », puis totalement oublié cette histoire jusqu’au conseil en question, environ un mois plus tard. Il avait commencé sa synthèse ainsi : « Cette classe de sixième a un niveau très hétérogène qui suppose une adaptation du professeur. Pour parler par image, on peut dire que lorsque certains sont déjà au grand bain, d’autres se trouvent encore au pédiluve ».
La classe, quoi.
Ce quatrième volet de la franchise m’a fait penser à cette histoire : les mecs se sont imposé des défis, des thèmes à placer, et l’ont fait.
Mais sans la classe.
On a donc droit à :
- Penelope Cruz à moustache
- Un Barbe-Noir télékinésique
- Un bateau lance-flamme
- Des Sirène Spider-Woman
- Une sirène qu’on baptise Sirena
- Un prêtre BG qui tombe amoureux d’une sirène
- Une poupée vaudou
- Des pirates zombies
On soupçonne fortement l’équipe d’avoir eu recours aux pilules d’ILC, ce psychotrope qui a engendré l’écriture de Percy Jackson et la mer des monstres.
Autour de tout ça, on nous organise divers abordages et course à l’échalote à adversaires multiples, sans qu’on se soucie de quoi que ce soit. Jack s’en fout, Penelope essaie de nous insuffler un brin de chorizo dans l’affaire sans qu’on y croie une seule seconde, les chèques pleuvent, les spectateurs pleurent.
De jouvence, nulle trace.
-Et donc, le 5, il sort quand papa ?
QUOI ?! Euh. Dans longtemps. Vous serez grands, vous pourrez y aller seuls. Ou même, vous aurez peut-être du goût à ce moment-là.