Changement de cap pour la saga.

En 2007 sortait Jusqu'au bout du monde, ce troisième opus bouclait une excellente trilogie qui avait parfaitement su mêler le fantastique, l'aventure et l'humour. Cinq ans plus tard, la saga Pirates des Caraïbes est relancée avec la sortie d'un quatrième opus qui, malgré son incontestable succès au box-office mondial (il a tout de même rapporté plus d'un milliard de dollars), a reçu un accueil plutôt mitigé de la part des fans. Et ce n'est pas étonnant. En effet, ce nouveau volet, bien que contenant en parti ce qui a fait le succès de la trilogie, est assez éloigné de cette dernière.

Ted Elliott et Terry Rossio, les deux scénaristes déjà à l'œuvre sur la saga depuis La Malédiction du Black Pearl, écrivent pour ce quatrième film une histoire qui, contrairement à ce dont on était habitué, ne se déroule presque pas en mer. Sûrement une volonté de leur part pour se démarquer de ce qui avait déjà été fait, et éviter ainsi de se répéter. Sauf que ce qu'ils inventent pour cette suite n'est pas à a hauteur de ce qu'ils avaient écrit pour la trilogie. On retrouve ce côté aventure, avec du fantastique, mais on ne retrouve pas en revanche de scènes d'action spectaculaires comme on en trouvait dans Le Secret du coffre maudit. Cela manque réellement au film qui souffre de pertes de rythme. Néanmoins, l'histoire n'est pas foncièrement mauvaise et reste agréable à suivre du début à la fin.

Il semblerait que pour ce nouvel opus, les deux scénaristes américains aient misé sur l'humour plutôt que l'action, sans grand succès. Tout tourne autour de Jack Sparrow, que Johnny Depp interprète certes avec toujours autant de singularité. Le reste des personnages est clairement négligé, Ian McShane ne fait pas un Barbe Noire particulièrement remarquable, Penelope Cruz n'est pas très en forme, et même Barbossa, une nouvelle fois joué par Geoffrey Rush a changé depuis les précédents films, pas forcément pour le mieux. Ce quatrième film manque visiblement de personnages forts et cela se fait sentir.

Gore Verbinski étant occupé à réaliser son western Rango, c'est Rob Marshall qui est engagé pour diriger ce nouvel opus. Ce dernier ne fait pas d'étincelles dans la mise en scène. Pire, même la bande originale, pour laquelle Hans Zimmer est de retour, déçoit. Le compositeur allemand est pour le coup accompagné du duo Rodrigo y Gabriella qui offre une touche de flamenco à différents thèmes musicaux. Dans l'ensemble, la bande originale n'est pas mauvaise, on y retrouve évidemment le thème principal, mais elle n'est pas à la hauteur de celles des trois autre opus.

La Fontaine de Jouvence n'était donc pas la suite que l'on aurait pu espérer. Ce quatrième film déçoit par rapport à la trilogie mais il reste un divertissement somme toute plutôt convenable. Même si le fun et le spectaculaire ne sont plus aussi présents qu'avant, cette nouvelle aventure reste sympathique à regarder.