Un film d'une densité impressionnante. Dynamitage à tous les étages, Dilettante et exigeant, foutraque et maîtrisé, drôle et déconcertant.
Le film est un art poétique foisonnant qui brasse toute la réflexion propre à l'époque, mêlant politique, anarchie, transgression narrative et travail très poussé sur le langage.
En citant régulièrement la publicité, les slogans et les livres, Godard opère un maelstrom que la forme de son film poursuit : jump cut, interruptions brutales de la bande sonore, l'illusion est sans cesse brisée pour construire un nouveau rapport au spectateur, qui doit chercher sa place et sa contribution à l'objet expérimental qu'on lui impose.
Au-delà des provocations, notamment sur l'actualité politique et idéologique de l'époque et la parodie des films de genre, on retiendra de très belles séquences solaires où les deux personnages, insolents de beauté et de liberté, ne font plus qu'un avec les paysages qui transcendent un langage forcément réducteur, sujet principal de leur dissertation débridée.

Créée

le 7 déc. 2013

Modifiée

le 18 juin 2013

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Sergent_Pepper

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