Ozon, le cinéma
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Cinéaste à succès, Peter von Kant tombe instantanément amoureux du jeune Amir que Sidonie, sa meilleure amie, lui présente. Il en perdra son âme, sa raison.
Si la référence à Fassbinder et l’amertume de Petra aujourd’hui masculine ne sont pas connues, c’est tout un contexte explicatif qui est perdu. François ose une adaptation hommage et plus personnelle qu’il n’y paraît. On se raccroche alors à sa mise en scène virtuose qui transcende la théâtralité de l’ensemble. Certes, il ouvre et referme le rideau rouge, mais son sens du cadrage, une stylisation extrême et un montage dynamique ne figent jamais les personnages dans un espace clos. En un plan très construit se positionne le quadrille infernal qui compose la pièce. Au centre, Peter, ours hystérique et bien léché, au cœur tout mou. Dans le rôle, Denis Ménochet, permanenté, danse et pleure comme jamais. Ses larmes sont des gouttes d’eau acides sur pierres brûlantes. Il bâtit une chapelle ardente en l’honneur de celui qu’il désire transpercer de ses flèches, l’éphèbe Amir, Sébastien plus subversif que saint. Si l’homme a besoin de l’autre, il n’a jamais appris à être deux. Témoin muet de l’effondrement qui se joue, Karl, le servant masochiste, présence caustique et bouleversante. Au-dessus de ce manège à trois, Sidonie, l’entremetteuse sardonique, star, mais si « humaine ». La belle Adjani, toute pimpante, s’amuse avec son image. Et de ses lèvres rouges et pulpeuses, fredonne ce terrible refrain : « Jeder tötet was er liebt », tout le monde tue ce qu’il aime.
(7/10)
twitter.com/cinefilik
Créée
le 5 août 2022
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