Se voulant comme un hommage à Fassbinder, le nouveau film de Ozon met en scène Peter Von Kant, un réalisateur (incarné par Denis Ménochet) qui s'ennuie quelque peu. Un jour, via une amie actrice jouée par Isabelle Adjani, il fait la connaissance d'Amir, interprété par Khalil Gharbia, le jeune compagnon de cette dernière. C'est le coup de foudre instantané.


Dès le début, l'on sait à peu près à quoi s'attendre. Le film débute avec un plan tout en couleur sur la maison où réside Peter Von Kant, accompagné par une musique (ce qui nous ferait penser à du Amélie Poulain en pire). La caméra s' introduit et Peter Von Kant est là, allongé dans son lit, avec son secrétaire mutique dans les parages.


Ce que fait Ozon, ici, est la mise en scène d'un théâtre du boulevard qui pâti de personnages hystériques, grandiloquents. Nous pourrions accepter de nous prendre au jeu de cette théâtralité.

Le problème est qu'il y a un trop plein de clichés. Les personnages sont joués par des acteurs qui en font un peu trop, à l'instar de Denis Ménochet en réalisateur bisexuel et hystérique ou d'Isabelle Adjani assez maniériste et agaçante en grande actrice, (même si par moments ils ont l'air de gagner en sobriété), voire peu investis comme Hanna Schygulla qui a l'air de ne pas savoir qu'elle tourne dans un film.

Aussi, les séquences intimistes ne nous convainquent pas totalement, faute à la mise en scène assez exagérée (ce qui est navrant puisque l'on constate la réelle et plutôt touchante complicité des acteurs concernés, à savoir Ménochet et Gharbia).


Ce tout filmique, est bien sûr servi par des dialogues pompeux sur l'amour, les rapports humains et toutes autres questions existentielles ainsi que par des mouvements de caméra assez ridicules et insensés.


Dommage, car il y a un travail sur les décors soignés, esthétiquement le film est plutôt intéressant en proposant quelques belles images renforcées par l'utilisation de la couleur et une exploitation de l'espace assez maitrisée...





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le 7 juil. 2022

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