Ozon, le cinéma
Cinéaste pour le moins prolifique, sortant des films chaque année comme s’il fallait déjà oublier le précédent, François Ozon peine à se renouveler, à extirper son cinéma d’un académisme encombrant...
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le 8 juil. 2022
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Prière de ne pas comparer Les larmes de Petra Von Kant de Fassbinder au film de François Ozon qui s'en inspire pour mieux le trahir, avec un mélange curieux de révérence et d'insolence. Le même traitement, autant cruel que énamouré, est réservé par le cinéaste à son prédécesseur allemand, à travers le portrait qu'il en trace avec fracas, à moins qu'il ne s'agisse aussi, un peu, de lui-même, dans un savant jeu de miroirs. Quoi qu'il en soit, Ozon sait parfaitement ce qu'il fait et n'ignore pas qu'il va déplaire à beaucoup, dans cet exercice de style à la flamboyance maîtrisée, dans une manière très personnelle, ludique, charnelle et extravagante. Il en est de même pour l'interprétation, grandiose dans le cas de Denis Ménochet (acteur français de l'année, si on prend en compte son ahurissante prestation dans As Bestas), volontairement outrée dans celui d'Isabelle Adjani ou simplement émouvante pour la grande Hanna Schygulla. Peter Von Kant est un huis-clos qui assume sa théâtralité et s'en repait, dans un appartement façon tanière d'ours où le propriétaire des lieux n'est pas du genre facile mais dont la dépendance amoureuse et la jalousie morbide vont faire tomber les dernières barrières, vers la colère et la déréliction. D'aucuns trouveront le film agaçant au possible, tant pis, il est au contraire fascinant de bout en bout, par son côté baroque et léché, en opposition à un cinéma hexagonal trop souvent calibré sur le fond et sans audace aucune sur la forme.
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le 12 juil. 2022
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