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Sils Maria nous avait séduit l’année dernière avec sa belle mise en abyme et ses trois femmes fortes (Juliette Binoche, Kristen Stewart et Chloë Grace Moretz). Un beau film décousu sans être brouillon pour poser une ambiance entêtante en frôlant dans sa mise en scène le film de genre stylisé.


Cette année on a Personal Shopper sur à peu près les mêmes éléments, le monde du showbiz, une Kristen Stewart plutôt en forme mais un service SMS illimité pour remplacer Binoche et Moretz…


Sans être méchant, c’est médiocre. On enchaîne les passages sans queue ni tête qui tentent de nous faire croire à leur pertinence en étant perclues de références absconses. Il n’y aurait pas une demi-heure de film consacré à un échange par texto dans un train à peu près aussi palpitant qu’un épisode de Derick au ralenti que j’aurais pu apprécier l’opposition entre Kristen Stewart qui a l’air de se faire chier sévère dans l’univers ultra-matérialiste de son quotidien et Kristen Stewart qui a l’air de s’ennuyer ferme dans ses séances de spiritisme dans le château de Moulinsart. Je vous l’accorde, la différence est subtile.


Le personnage de Maureen est confronté à de grands problèmes d’ordre métaphysique sur la vie, la mort et leurs sens profonds. Là elle a oublié ses clefs par exemple.


Je retiens un portrait en creux et hors champs de la star dont Maureen (Kristen) gère la garde-robe dont le sens m’échappe (un moyen d’élargir le propos ? une critique des stars au final interchangeables entre elles ? un manque de temps pour caster quelqu’un ?), un strip tease aguicheur comme une dissection ou enfin un homme invisible qui prouve qu’on peut obtenir un prix de la mise en scène à Cannes avec un stroboscope rouge, une porte automatique et un ascenseur vide.


J’aimerais sincèrement dire du bien d’un film fantastique français d’autant plus que son traitement épuré recelait un sacré attrait mais la faiblesse de son écriture automatique aux allures de kamoulox raffiné reliant des passages mous à des passages à vide m’empêche de le recommander.

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le 2 janv. 2017

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