Durant le premier tiers, ce film est aussi agréable et passionnant à regarder qu'un hipster au look surfait qui, le nez vissé sur son Smartphone, ourdit son bimensuel selfie racoleur. Un simple coup de lorgnette suffit pour juger de sa superficialité, de son hypocrisie, de son égo surdimensionné (illégitime) et de son cruel besoin d’attention. Pose pure. Imposture. Très vite, j'ai eu envie de détourner les yeux de ce cinéma nombriliste et de me barrer de la salle de projection. Mon oisiveté omnipotente prenant le dessus sur mon mépris, je suis resté.


Je ne regrette qu'à moitié ce choix. Car dans sa seconde partie, le film s’enfonce dans une veine plus psychologique et pose des questions assez pertinentes sur le deuil, le travail aliénant et les méandres identitaires. Tout ça se veut néanmoins trop nébuleux. Reste la prestation froide et magnétique d'une Kristen Stewart à qui l'androgynie sied comme un gant de velours, ainsi qu’une mise en scène chiadée quand la caméra ne s’attarde pas sur une connerie de téléphone nouvelle génération (ce qui arrive souvent). Ah oui, j'allais oublier. Ce long-métrage du réalisateur lettré Olivier Assayas mérite aussi le déplacement pour la furtive incarnation de Victor Hugo par Benjamin Biolay. Au-devant de laquelle, il est vrai, j’ai esquissé un petit sourire.

Tex_AS
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le 28 sept. 2021

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Tex_AS

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