Ce que Olivier Assayas avait réussit à faire de Kristen Stewart dans Sils Maria, il le démolit dans Personal Shopper. L'actrice apparaît dans ses pires défauts, dénuée d'expression et cantonnée dans un rôle restreint où elle tourne en rond. Qu'Olivier Assayas plutôt habitué à traiter un cinéma réaliste s'attaque aux fantômes, on est partant ; pourtant il réutilise tous les clichés sans jamais se démarquer. Au final on sent clairement que ce genre là n'est pas son premier facteur, quand on voit la présence spectrale on accepte l'idée sans croire vraiment à ce qui vient de se passer. Il ne maîtrise absolument pas cet univers et il le sait très bien, son but premier est ailleurs. L'introspection de cette jeune femme qui travaille pour un monde de paillettes alors qu'elle apparaît elle même comme morte-vivante, attendant en vain un signe de l’au-delà. Déjà avec Sils Maria, Assayas prenait plaisir à critiquer ce petit monde superficiel de star et d'égo, ce qu'il réitère ici mais avec un manque d'ambition évident. Les affres du deuil n'ont jamais été aussi mal traités, lançant son film dans plusieurs direction sans jamais parvenir à nous capter. Il ne reste alors qu'un réalisateur et son actrice, les coupes en fondus sont toujours autant difficiles, les tensions ne sont pas son fort et on devine assez vite les éléments perturbateurs du film. Au final j'ai décroché assez vite, la longue scène de l’échange de textos venant m'emmerder plus qu'autre chose. Le stress attendu n'est pas au rendez-vous et on prend conscience d'un personnage fade et sans saveur ; surtout quand la dernière scène du film vient remettre en question tout ce que vous venez de voir : le tout ça pour ça me reste en travers de la gorge.

LuluCiné
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le 20 déc. 2016

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