You could've had everything ! -Don't you want to know why?

En route pour la noce de Félix Leiter en Floride, James Bond aide son ami de toujours de la CIA à capturer le plus puissant des barons de la drogue sud-américains, Franz Sanchez. Ce dernier s'évade, fait violer et tuer Della, la femme de Leiter, et mutile grièvement ce dernier en le donnant en pâture à un requin. Bond va alors désobéir à ses ordres de mission du MI6 et faire cavalier seul, il n'aura de répit qu'une fois Sanchez mort.


Un épisode des plus atypiques même s'il conserve les principaux ingrédients apparus auparavant dans la saga (gadgets de Q et cascades à gogo - vous serez surpris de voir ce qu'on peut faire aux commandes d'un camion-citerne), avec une bonne reprise du thème musical de la série et des sonorités latino par Michael Kamen, ainsi qu'un alter ego féminin bien plus débrouillard et sarcastique que de coutume (Carey Lowell) et une pépée latino au rôle un peu plus décoratif (Talisa Soto).


Beaucoup plus sérieux et sanglant que tous les précédents (on peut y voir les mises à mort les plus horribles de toute la série), ce n'est plus une simple mission avec un peu de frivolité à s'accorder entre-temps, cette fois c'est une histoire de vengeance, une vengeance implacable qui mènera à la destruction d'un empire de la drogue de l'intérieur. Timothy Dalton n'incarne pas un super-agent qui redresse sa cravate et balance une vanne après avoir fait exploser on ne sait quoi ou s'être débarrassé d'un ou plusieurs tueurs lancés à ses trousses, il incarne un homme en cavale qui ne supporte pas d'avoir vu la vie de son meilleur ami ruinée pratiquement de la même façon que la sienne des années auparavant (sa propre vengeance par procuration pour la mort de Tracy? ou des sentiments inavoués pour Della? pistes pas vraiment exploitées, c'est un peu dommage). Un homme qui même capturé n'a pas peur d'envoyer se faire foutre un supérieur qui le considère (avec son fusil-appareil photo) comme la propriété du gouvernement britannique, tel un vulgaire colis à renvoyer au Royaume-Uni. Non mais...


Robert Davi (avec sa gueule reconnaissable entre mille) excelle dans le rôle d'un baron de la drogue cruel et suave qui possède un pays à lui seul, et pour qui (soi-disant) la fidélité importe plus que le fric, mais dont la paranoïa est un point faible que Bond saura manipuler brillamment pour le mener à sa perte, en lui faisant décimer ses propres rangs. Un méchant très loin des standards de la franchise en tout cas. A noter également, les débuts pleins d'envie d'un jeune Benicio Del Toro en psychopathe cocaïné, et beaucoup de temps à l'écran pour Q (Desmond Llewelyn), affublé cette fois d'un rôle de comique troupier, très certainement pour contrebalancer le ton inhabituellement sanglant du film.


Les mauvais résultats du film aux box office des Etats-Unis, dûs à une restriction pour le jeune public, une mauvaise campagne promotionnelle, un imbroglio sur le nom originel du film ("Licence Revoked", à une lettre près ça faisait "Permis de conduire annulé" pour le public américain...) et à l'arrivée fracassante sur le marché d'un nouveau genre de héros d'action plus terre-à-terre et infiniment moins raffinés que James Bond comme "L'Arme fatale" ou "Die Hard" auront eu raison de la carrière de Dalton dans le rôle (ou peut-être s'en est-il vite lassé, en tout cas son contrat avait expiré en 1994 et il n'a pas voulu revenir), en cela c'est bien dommage. La série ne pourra reprendre que six années plus tard.


http://www.senscritique.com/film/goldeneye/3861229646151650/critique/jackal/

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le 30 juin 2011

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Jackal

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