Peu ambitieux, trop sucré et girly, ce film souffre de développements caduques malgré un décorum ori

De prime abord, cette petite co-production entre le Royaume-Uni et l’Espagne un peu sortie de nulle part intrigue. Par son affiche colorée qui ressemble à la pub pour le défilé d’une grande marque, par son sujet qui installe une nouvelle dystopie plutôt originale et par son casting mêlant jeunes actrices prometteuses ou à la mode à la reine de la série B : Milla Jovovich. C’est en outre un premier film mis en scène par la très jeune Alice Waddington. Si tout cela semblait amusant, original et prometteur, on se rend vite compte que « Paradise Hills » ne sera jamais rien d’autre qu’un petit film de science-fiction basique, oubliable et gentillet. C’est comme si les producteurs avaient tenté de créer une œuvre du genre à destination des adolescentes. Ni plus, ni moins. Avec ce que cela comporte de qualités (un propos féministe un peu dépassé mais probant) et de défauts (tout cela est un peu mièvre et trop sucré).


Le résultat est donc bien trop light au vu des promesses initiales. Si l’on s’attendait à un suspense à couper le souffle, à une réflexion poussée sur la place de la femme dans la société ou à une tragédie qui prend aux tripes, dans tous ces cas, on repassera. « Paradise Hills » se suit comme un long-métrage pour demoiselles en fleurs à cela près que le côté science-fiction permet à Waddington de laisser aller son imagination visuelle dans la représentation de cette magnifique île où l’on souhaite reconditionner les femmes. Le décorum du film est d’ailleurs son principal atout. Si vous ne faites pas une aversion aux délires rococo et baroques, aux excès de couleurs acidulées et aux accessoires et costumes aussi originaux que ridicules, vous allez adorer. Fortement inspiré des contes et en particulier de « Alice au pays des merveilles », le film en met plein la vue en ce qui concerne la direction artistique et il est dommage que la mise en scène de la débutante Waddington ne les mette pas plus en valeur.


Le récit se suit avec plaisir et un retournement de situation fait son petit effet à mi-parcours mais « Paradise Hills » se préoccupe trop de son cœur de cible en préférant la bluette et le superficiel plutôt que d’affronter les possibilités infinies et passionnantes de son postulat initial. Les développements sont prévisibles et certaines séquences censées être dramatiques prêteraient presque à rire tellement elles flirtent avec le ridicule. On pense notamment au duel final entre une Jovovich qui se caricature elle-même et Emma Roberts plutôt correcte. Objet rare, cette œuvre gentiment féministe et trop adolescente et rose bonbon se laisse regarder mais elle s’apparente à du gâchis. Tant d’efforts formels pour une histoire si simpliste relève de l’anomalie. En revanche n’importe quel décorateur ou costumier tombera en pamoison devant le film et l’originalité de ses costumes, accessoires et décors entre le spa de luxe, le conte et certaines illustres îles de la mer Méditerranée.


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JorikVesperhaven
5

Créée

le 15 mars 2022

Critique lue 33 fois

Rémy Fiers

Écrit par

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