Avec une franche liberté concédée à un Benoît Magimel qui, bien que souvent égaré, s’efforce tant bien que mal d'insuffler de la vie à un film indolent au scénario écrit dirait-on entre deux cocktails et au montage assassin, A. Serra tente de recréer une ambiance « fin de règne » aussi artificielle que ses filtres avec un fond faussement paranoïaque et une intrigue politique aussi invraisemblable que le costume du Haut-Commissaire. Le tout avec un travesti sorti d’on ne sait où complètement incohérent dans son rôle d’assistant. Bref, du beau foutage de gueule.
Il y aura pourtant des scènes assez intrigantes, captivantes, hypnotiques, appelant quelque chose, sans que toutefois rien ne survienne jamais. Ici et là Serra aura ouvert des pistes dont beaucoup disparaîtront dans le montage sans scrupule, si bien que les attentes créées resteront condamnées à mourir dans l’œuf alors que les dialogues, souvent vains, envahissent l’espace du film, au point qu’il ne reste après visionnage qu’une vaste impression de néant.
Un essai sur quelque chose qui est on ne sait pas quoi et qui ne mène au fond nulle part.