Depuis l'échec retentissant de son second film the Postman en 1998, Kevin Costner n'avait plus rien réalisé ; dans un même temps, sa carrière d'acteur battait un peu de l'aile. Avec Open Range, le réalisateur de Danse avec les loups revient au genre primitif de l'Amérique, et réalise un western inspiré qui s'inscrit dans la plus pure tradition du genre. L'histoire est classique, il s'agit de cowboys itinérants qui se trouvent confrontés à un éleveur tyrannique, un shérif corrompu à sa solde et à une belle bande de salopards aptes à jouer du revolver ; rien qui révolutionne le western, c'est un thème qui a été maintes fois rebattu, mais j'ignore pourquoi, c'est prenant et je marche à fond dans cette histoire, le sujet est basique mais le traitement est moderne, Costner parvient à faire d'un sujet aussi éculé un récit saisissant, exploit qui tient aussi à son interpétation.
Certes, Annette Bening est très attachante et a beaucoup de charme, mais le duo Duvall-Costner est absolument fantastique dans son interaction, on sent la chaleur de leur amitié soudée alors que pourtant ils ont du mal à se confier l'un à l'autre, tout fonctionne avec de petites phrases, quelques mots, des regards. Duvall a un charisme fou, c'est surtout lui qui m'a fait forte impression, en adoptant un jeu feutré et discret, il offre un sommet d'interprétation et prouve qu'il est un acteur exceptionnel, même si on le savait déjà, il est doublement valorisé par Costner qui lui a une présence qu'on n'avait plus vue depuis Un monde parfait, et tous deux ne versent pourtant pas dans le surjeu et le cabotinage ; grâce à eux, l'impact de ce film est totalement décuplé.
L'atmosphère qui se dégage est proche d'un aspect contemplatif, Costner prend un peu son temps et ne brusque rien, l'action est lente pour arriver à un final dantesque avec un gunfight violent et sanglant qui marque l'apothéose de ce western aux relents crépusculaires. La mise en scène est belle et saisit les paysages un peu à la façon de John Ford, Costner livre une leçon magistrale de mise en scène et démontre encore une fois que le western est revitalisé et loin d'être mort.
Je l'avais vu il y a quelques années, je n'en avais gardé que peu de souvenirs et je l'avais noté de mémoire, revu hier soir, j'en suis sorti émerveillé, et du coup je hausse ma note de 7 à 9.

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le 6 août 2019

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Ugly

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