Après avoir vu le film hier soir à la Tsf à 22h dans des conditions correctes, je regarde ce matin ce que disent mes éclaireurs.

Guyness, généreux dans l'enthousiasme comme dans le dépit, est révolté par l'ennui du film.
Mais je note que son voyage, à lui, c' est "The Tree of life", qui en a assommé beaucoup .
Un autre de mes éclaireurs, Senscritchaiev, Scritch pour les intimes, se moque de l'inintérêt ridicule du film, mais je note que qu'il est friand des autres films de notre ami Thailandais, qu'il faut que je vois.
(Scritch est aussi fan de Bella Tarr. Moi par exemple, je trouve les films de Bella Tarr tellement sinistres qu'ils en deviennent ridicules.)
On accroche à un univers ou pas.

Un film qui montre un singe aux yeux rouges dans les bois, lui fait monter les escaliers, le fait s'approcher de la table du souper nocturne où sont assis l'oncle Boonmee, son soigneur, sa belle soeur et sa femme revenante, dit à Boonmee qu'il est son fils, que sa belle soeur reconnait sa voix, prend son bras velu pour qu'il s'asseye et raconte son histoire, moi un film comme ça m'est tout de suite très sympathique.

Le mince écart entre le ridicule et le touchant étant ce qu'il est pour les uns comme pour les autres, l'argumentation se fait souvent insuffisante, et nous n'allons jamais bien loin à discuter de cela pendant des heures ; pour ma part, je trouve ce film touchant.
Bien sûr, en 1 heure 54 minutes, Il est aussi ennuyeux à bien des moments, c'est presque inévitable, mais rien que pour ces singes nocturnes, rien que pour toutes ces durées où on peut palper un temps comme retrouvé et qu'on occulte dans la plupart des films, rien que pour ces rapports paisibles entre les personnages, je pose un 8.
Un 8 un peu plus haut que ce que j'ai ressenti, mais un 8 pour combattre l'avalanche de poudre aux yeux d'une grande partie des films qui nous entourent, à grand renfort d' artifices de mise en scène, de sophistications oiseuses, y compris dans les films dits d' "auteurs" .
Il y a une naïveté, un sens de la légende, une écoute, une insouciance de ce qui peut-être ridicule ou pas, qui ne peut que me plaire au milieu de tous les films qui nous envoient un cynisme très publicitaire dans la figure, de manière plus ou moins détournée.

De toute façon, un réalisateur avec un nom et un prénom qui est en soi un ralentissement déclaré à notre vitesse me plait déjà beaucoup .
Quantiflex
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le 16 avr. 2013

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le 16 avr. 2013

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