
Ce film est l’équivalent de la pâté dégueu que Brad Pitt verse dans la gamelle de son chien et qui éclate sur les murs - au final, Tarantino fait un effet aussi nauséabond que le plus bête de ses hippies (et l'on remarquera que ce traitement des hippies, stigmatisant sans même être drôle, rappelle pour beaucoup le traitement actuel de sujets complexes comme les casseurs, zadistes, etc dans les médias - ce qui est GRAVE, car il est toujours désastreux d'évacuer la part d'humanité et les revendications profondes de chacun, même en désaccord, sauf si l’on vise à alimenter une politique de haine, de confusion et de terreur comme c’est aujourd’hui le cas en Occident. GRAVE également, cette présentation "fun" de la secte de Manson, et l’évacuation de la complexité d’une telle construction sociale, qui n’a certainement pas eu vocation à alimenter le kiff à 90 millions de dollars de Tarantino).
Un mérite : avoir officialisé la mort de la presse, qui en encensant un tel prout vulgaire et foncièrement délétère, ne trouvera plus le moindre crédit à mes yeux et a prouvé que sa notion de la culture était avant tout publicitaire, « portée à affectionner les œuvres les plus lourdement simplificatrices pour ce qu’elles se prêtent mieux aux mécanismes de la publicité, puis à transporter peu à peu le principe de valeur des œuvres à leur valeur publicitaire » pour reprendre les mots de Jean Dubuffet.
Enfin : sceptique de l'encensement public général, que la plupart des spectateurs trouvent GÉNIAL HIHI RIGOLO HIHI AH OUÉ STYLÈÉÉÉ un film sans bienveillance qui crache sur la vie des gens, n'est gorgé d'aucune sensibilité et flétrit les âmes. Soit : ces humains-là comptent probablement parmi ceux qui contribuent à la dégénérescence mentale humaine, consuméristes à souhait et insensibilisés à l'engagement politique, empathique, et humain. Ainsi, si vous avez aimé ce film, je n'ai plus qu'à vous dire : tchus, bande de nazes, et fuck you Tarantino ! ! !
PS : en tant que femme, j'adore voir que les femmes sont présentées - une fois n'est plus coutume - comme des cruches avec des beaux culs et une intelligence raplapla proche du caviar d'aubergine, dans lequel les mecs trempent leurs petits snacks. Que Tarantino soit un hétéro beauf, passe encore : mais qu'il n'ait pas même le tact de présenter Sharon Tate, horriblement éventrée, enceinte, par des membres de la famille de Charles Manson, d'une manière plus douce et respectueuse, me dégoute sincèrement. Ce n'est donc pas avec Tarantino que les Américains finiront par comprendre que le port d'armes est désastreux, lui qui sert le système avec tant de sentiments louches et effets spéciaux.