L'histoire vrai (et romancée) de l'invention du vibromasseur par un médecin anglais à la fin du XIXème siècle.
Est-il besoin de préciser que le titre "français" est une insulte à l'intelligence du spectateur? Bref!


Le docteur Granville (Hugh Dancy, charmant mais un peu transparent) est un jeune médecin en but à l'obscurantisme de ses pairs et qui décide d'arrêter d'essayer de faire valoir les idées nouvelles et rentre dans le cabinet du Docteur Dalrymple (Jonathan Pryce, comme à son habitude excellent), spécialiste de ce qui était connu à l'époque comme l'hystérie (uniquement féminine, évidemment, d'où le nom) qu'il traite par des massages pelviens ciblés pour remettre l'utérus en place et prévenir ainsi les manifestations de cette maladie alors reconnue et qui menait les femmes en hopital psychiatrique et dont le traitement était l'hystérectomie, tout simplement (oui, c'est beau la médecine du XIX°, sauf que cela a continué au XXème).
Le pauvre Granville se retrouve avec des crampes aux doigts terribles ce qui l'amène, avec l'aide de son meilleur ami (Rupert Everet en inventeur fou, absolumment délicieux) à inventer le vibromasseur, qu'ils rendront rapidement portable et sera vendu sur catalogue comme traitement médical.


Je suis perplexe. Le film est drôle, plutôt sympathique et navigue des eaux potentiellement vulgaires avec légèreté, humour et prudence, mais il y a un mais.
Le vibromasseur serait-il, avec le droit de vote, la pierre angulaire du féminisme? C'est un peu facile comme raccourci et cela chatouille, justement, ma fibre féministe.
S'agit-il d'un film à la gloire de la libération féminine ou bien au contraire une réduction des problèmes des femmes à l'absence d'orgasme sexuel? C'est un peu court, et le film, au lieu de rester dans l'anecdotique sympathique tente de patauger maladroitement dans le mouvement des suffragettes.
Alors certes, ces dames devaient être fort frustrées je n'en doute pas (manifestement, et contrairement à tout ce que les romans à l'eau de rose essaient de nous faire croire, ces messieurs semblaient fort maladroits à la chose) mais elle devaient certainement moins bien vivre d'autres choses, comme de se faire taper dessus sans pouvoir avoir de recours, ne pas avoir d'autorité légale sur leurs enfants et d'autres telles que se faire interner sans avis médical ou ne jamais être réellement majeure. La frustration sexuelle, bien que très très problématique, ne me semble pas au top de la liste cependant.


En tout cas, le film ne se sort pas si mal d'une histoire rocambolesque, scabreuse et pourtant vrai.


Les acteurs semblent manifestement beaucoup s'amuser et construisent leurs personnages avec humour et légèreté et sont tous d'une grande compétence. Même Maggie Gyllenhal, qui d'habitude m'insupporte, a trouvé grâce à mes yeux difficiles tant elle fait preuve de joie de vivre.


Un petit film qui tente de viser plus haut que la comédie de moeurs et de l'anecdote sympathique mais ne parvient pas à être plus que cela.
C'est cependant une agréable comédie, à ne pas mettre sous toutes les rétines, mais qui ne choquera pas non plus votre grand-mère. Un bon équilibre donc.

Créée

le 13 juin 2017

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Anilegna

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