1. La Lune a été détruite, l'humanité a survécu à une guerre nucléaire contre des extraterrestre mais a dû fuir sur Titan (la lune de Saturne). Jack Harper est un technicien de maintenance de drones gardant des stations de pompage géantes qui transfèrent l'eau des océans sur un vaisseau gigantesque, le Tet. Il est secondé par Vicka, une belle rousse. Sa routine va cependant prendre fin brutalement, et tout ce qu'il connaît sur Terre va lui apparaître sous un nouveau jour.


Session d'indulgence numéro 57956, billet gratuit ça aide.


Vous n'aimez pas Thomas Cruise Mapother quatrième du nom? N'allez pas voir ce film, il est ici chez lui, vous le verrez sur quasiment tous les plans, partout, tout le temps, en combi futuriste, en chemise à carreaux ou en marcel, sa belle gueule (un peu cassée quand même mais pas trop), ses lunettes de soleil rescapées de Top Gun, sa casquette des New York Yankees (toujours la même depuis la Guerre des Mondes), son petit délire sur le sport US dont on a rien à foutre (enfin moi j'en ai rien à foutre en tout cas), un comparse (non-vivant cette fois, une "bobblehead") qu'il surnomme, oh surprise... Bob, il a un prénom follement ... original : Jack (rassurez-moi, il l'a pas fait exprès juste après Reacher, si?), et puis à lui les plus belles femmes... Ah, et il chevauche une bécane, aussi.


Bon bah je ne me suis pas énervé, j'ai pris le parti d'en rire, de cette omnipotence mégalomane qui ne ferait pas ombrage à l'époque de plus en plus lointaine des moguls de studio. Un rapide coup d'oeil sur imdb aussitôt rentré chez moi me dit qu'il a produit le film, ceci explique cela... Faudrait qu'il se remette un peu à faire du Les Grossman, ça devient grave là (je l'imagine déjà refuser Expendables 5 ou 6 parce qu'on refusera de baser au moins 75% des plans sur sa présence physique, c'est dire).


ALERTE !!! (voix robotique)
SI VOUS SOUHAITEZ QUAND MÊME ALLER LE VOIR NE LISEZ PAS CE QUI SUIT
SI VOUS SOUHAITEZ QUAND MÊME ALLER LE VOIR NE LISEZ PAS CE QUI SUIT
SI VOUS SOUHAITEZ QUAND MÊME ALLER LE VOIR NE LISEZ PAS CE QUI SUIT


Sinon c'est aussi un film de SF au pitch très simple, très classique, un peu comme si le design vénérable 2001 l'Odyssée de l'Espace (l'ordi, pompage éhonté ou hommage bien clinquant, à vous de voir) rencontrait ce cher vieux Independence Day (la fin, l'inévitable syndrome "j'ai déjà vu ça quelque part" qui guette le spectateur, vous rajoutez juste des clones en gestation et un "Fuck you!" des familles pour remplacer la tête de mort qui rit...), sans discours patriotique (même si c'est encore l'Amérique qui sauve le monde, en fait c'est surtout Tom Cruise qui sauve le monde...), vous remplacez le président et les pilotes de chasse par des hommes en cosplay Predator guidés par Morgan Freeman cigare entre les dents (il n'a hélas pas beaucoup de temps à l'écran vu que c'est Cruise qui monopolise...). J'ai même pas envie de m'attarder sur nombre de questions qu'on se poserait logiquement quant à la survie des derniers humains, leur mode de vie (voire de jolis plans sur des gratte-ciels devenus ville souterraine, pourquoi pas? cause toujours) et tout le tintouin, mais non, y aura pas de réponse, faut rester concentré sur Cruise (c'est la cinématographie qui le dit, c'est pas moi).


On devine tout de suite que quelque chose cloche ("Sally", la dame aux commandes des missions : les images brouillées et en noir et blanc, un casque audio et des vêtements de la fin du XXè/débutXXIè siècle alors qu'on est en 2077... nan?) dans ce monde par ailleurs très beau même si dévasté (les décors naturels comme en Islande ici ça vaut bien mieux que les images de synthèse), un peu plus de scènes contemplatives n'aurait pas nui, mais bon, à la place faut se farcir une idylle à l'esthétique bien pubarde comme il faut (avec la rousse seulement, celles avec Olga Kurylenko c'est le charme presque niais du tourisme à deux, bon...), on est plusieurs à partager cet avis sur ce point. La musique? "Hans Zimmer, sors de ce corps!". C'est pas lui qu'a composé mais on dirait presque (mêmes tonalités de violon, mêmes bursts de cuivres PWOOOOOOOOOOOOOOO!!!!!!), en bien comme en mal.


Par contre, j'ai aimé ce futur-là. J'ai un peu loupé le coche en SF ces 6-7 dernières années (films ou jeux) donc ça m'apparaît agréablement rafraîchissant, cette blancheur et cette propreté qui cachent encore et toujours le pire des cauchemars. Les décors naturels sont un régal pour les yeux, les engins également (des drones exterminateurs et un jet-hélicoptère comme ça, ça fait rêver). Les drones justement, ils rejoignent facilement les rangs des ennemis mécaniques coriaces et impitoyables marquants au même titre que les Tripodes de la Guerre des Mondes ou le Harvester de Terminator 4 (un son bien particulier et menaçant, ça le fait) ou encore les grandes machines exterminatrices des premiers Terminator, de manière plus lointaine. Quand ils visent l'engin volant de Cruise par contre c'est la balistique foireuse du blaster des stormtroopers de Star Wars qui reprend le dessus, étrangement (j'ai pourtant souhaité qu'il se fasse exploser à un moment, mais c'est la jolie rousse qui y passe, c'est triste).
La rousse, parlons-en, c'est en vérité celle qui m'a le plus intéressé, toujours obligée de sourire dans la blancheur aseptisée et le bonheur parfait d'un appartement au milieu des nuages, qui ne sont en fait qu'une routine clonée, et la sempiternelle jalousie qui fait presque tout foirer et rend le personnage hélas irrécupérable pour le côté du Bien (le ménage à trois c'est pas leur truc on dirait...).


Un peu mince au final en effet, mais c'était une place gratuite donc je n'ai pas regretté le déplacement. C'est toujours mieux que Lock Out ou Battlefield Earth...

Jackal
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le 14 mai 2013

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Jackal

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