Après une présence en compétition au Festival de Cannes de 2022, Nostalgia est dans les salles obscures depuis ce 4 janvier 2023. Je dois avouer que je ne connais pas le cinéma de Mario Martone, ce film était donc une porte d’entrée pour moi. Petit résumé : Felice revient dans sa ville natale, Naples après plus de 40 ans d’absence pour rejoindre sa mère souffrante. Il va redécouvrir une ville qui n’a pas tant changer que ça, les lieux marquants, les codes et un passé sombre qui refait surface.

Dans une première partie, Nostalgia nous ape dans une errance au sein d’un Naples qui est resté comme dans les souvenirs de Felice alors que le personnage lui a changé dû à son voyage au Caire mais aussi qu’il est changé de religion, campé par un Pierfrancesco Favino absolument saisissant. Un voyage dans les souvenirs qui renaissent, une nostalgie et surtout les retrouvailles entre mère et fils qui sont très intimes. S’arrêtant dans ces moments de réunions, des jeux de regards, notamment une scène de bain qui déploie une très grande puissance émotionnelle dans une très grande simplicité, un simple geste d’affection d’un fils envers sa mère.

Le pas blesse quand l’intrigue va commencer à faire renaitre un passé sombre concernant Felice, et là le film part dans une direction très conventionnel. On retrouve tous les types d’archétypes d’une histoire avec un personnage au sombre passé :

- Le personnage qui va sentir une menace planer sur lui

- Le prêtre qui incarne le point de repère qui va guider le personnage

- Les flashbacks assez pompeux

- La confrontation entre le personnage avec son passé

Le statut des personnages a ce stade du film seront l’incarnation des points cités juste en hauts. On pourra tout de même mentionner que les décors effectuent un travail de restitutions symbolique de ce que représente les personnages :

- L’église, lieu de la confession et du chemin à prendre

- La maison délabrée, symbole d’un passé abandonné

- Les catacombes, labyrinthe entre les générations où il ne reste que la rancœur et la violence.

L’exploration de Naples est réduite à des cartes postales et impose une perte de sa force dans l’errance du passé de la première partie surtout marqué par des images littérale quand on s’attaque aux flashback (utilisation d’un format carré). Donnons le mérite au film d’apporter un duel de regard qui marque la confrontation entre Felice et Oreste permet de déployer toute la rancœur de ses personnages et d’enterrer une hache de guerre pour délivrer Felice et lui permettre d’accomplir son retour au sein de Naples. Le final apporte un vertige bien venu dans une deuxième partie très convenu dans le déroulé du récit et redistribue les cartes dans la réflexion des rancœurs et de la nouvelle vie au sein du lieu qui sacralise tout le passé de Felice.

Au final cela donne l’impression d’une œuvre qui déploie une pléthore d’idées (visuelles, symboliques,…) mais qui se retrouve écrasé par sa narration traditionnel et qui reste au simple stade de représentations évidentes du chemin parcouru par le personnage de Felice. Pour autant n’est pas inintéressante, bien au contraire et nous couvrent de scènes d’émotions assez fortes des ses regards et liens affectifs.

6,5/10

Lebucheronducinema
6

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le 8 janv. 2023

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