Avec Nostalgia, Mario Martone nous entraîne dans les ruelles étroites, bruyantes et pittoresques de Naples. Cette immersion nous la faisons en compagnie de Felice, fils unique en séjour sur sa terre natale pour rendre visite à sa mère grandement affaiblie.
Felice ayant construit sa vie en Égypte depuis de longues années, ne s’attendait pas à ce que la nostalgie lui saute au cou de la sorte. En effet, à l’heure où les quartiers napolitains restent de manière immuable gangrenés par divers trafics (drogue, armes, prostitution) et où règne la dure loi de la rue (règlements de compte sur règlements de compte), que reste t-il pour nourrir cette nostalgie ?
Dans un premier temps, il y’a les souvenirs de l’enfance qui se dessinent à chaque coin de rue. Comme un éclat, ils surgissent. De la légèreté à la plus grande rudesse, ils sont là et défilent constamment.
Dans un second temps, il y’a la naïveté. La naïveté de ne pas prendre au sérieux les alertes de la rue, préférant croire que la sagesse et la raison finiront par l’emporter.
Enfin, il y’a l’espoir. L’espoir, c’est l’Église et le dévouement du padre à œuvrer pour sa communauté : les pêcheurs demeurent quand même les agneaux de Dieu. Bien qu’il semble qu’il soit plus criminel de vendre des armes que vendre de la drogue, il y aurait-il un Dieu à deux vitesses ?
Dans le cœur et l’esprit de Felice raisonnent au fil des déambulations, ses souvenirs, cette naïveté ambiante et l’espoir, qui lui ouvrent le champ des possibles d’une dolce vita…
Par une mise en scène immersive, baignée d’ombre et de lumière, Mario Martone nous met en garde : quand la nostalgie nuit gravement au discernement, alors s’abat le sort...