Ah Nos étoiles contraires, ce film dès la première fois que j'ai vu la BA, j'ai su que j'allais le détester, le haïr viscéralement. Je veux dire, ça se voit direct que c'est le genre de film qui est là pour faire chialer dans les chaumières et qui ne va reculer devant rien pour le faire. Mais à la rigueur, ok, ça arrive, mais ce qui m'énerve c'est que dès le début du film et de la BA la narratrice nous balance que la vie c'est pas comme les films (oui, c'est vrai, encore que ça dépende des films) et que du coup elle veut nous raconter la véritable histoire. Vous sentez le procédé ? Moi je le sens. Il est immonde, on va chercher à te faire croire que c'est réaliste, alors que c'est tout aussi cliché, blindé de strass et de paillettes que n'importe quel mélodrame à la mords-moi le noeud.

Forcément ça ne rate pas. Et si jamais tout le monde se moquait du film comme un on a pu se moquer royalement du film un amour d'hiver avec Farrell. Sauf que ce n'est pas le cas. Les "gens" adorent ce film. Je veux dire que les gens se laissent avoir par ces procédés éculés et dégueulasses que met en place le film pour te faire chialer à chaque scène.

Ah c'est bien étudié, ça c'est sûr, on te met un moment un peu joyeux, qu'on teinte de tristesse juste après avec les violons, voir même les ralentis, les gros plans... Histoire que tu chiales bien. C'est juste vulgaire d'accord ? Faut entrer ça dans sa cervelle, c'est vulgaire, c'est un procédé d'une vulgarité sans précédant. C'est du niveau de Bosch et de la Rafle. Faire chialer en mettant en gros plan des gamins amoureux qui vont mourir du cancer ce n'est pas être subtile et encore moins être vrai et être réaliste. Faire pleurer ce n'est pas un exploit en soi. C'est juste que si jamais vous avez cette faiblesse, c'est qu'il y a eu cette accumulation de tire-larmes, alors forcément...

Et moi j'en peux plus du tire-larme... ça m'ennuie fortement ces codes dont on abuse jusqu'à plus soif, ces mêmes procédés qu'on utilise sans vergogne, sans jamais considérer que le spectateur est trop intelligent pour et s'en rendrait compte, qu'on le prend pour un con. Mais bon c'est avant tout destiné aux filles et aux jeunes adultes... (la narratrice est une fille) et faut croire qu'on ne les habitue pas à la puissance et la sobriété.

J'invite tous les gens qui ont aimé ce film à aller voir Restless, qui s'il n'est pas le meilleur film de Gus Van Sant a le mérite d'être plus intelligent que ça dans les moyens de faire passer l'émotion. Et puis lorsque vous serez rodés, vous pourrez vous faire la gueule ouverte de Pialat et Cris et Chuchotement et là c'est autre chose. C'est bien autre chose en terme d'intensité.

D'ailleurs j'ai vu il y a peu the Shootist où ça parlait de Wayne et de son cancer, ben c'était mille fois mieux traité et plus intelligent que nos étoiles contraires car il avait l'intelligence de montrer ça calmement, sans éclat, sans en faire des caisses. Et de la sobriété naît l'émotion.

Parce que bon, le film est ultra prévisible et en plus il colle à tous les canons du genre, il y a un moment où j'étouffe et je veux un peu de nouveauté, j'en ai marre de ce pathos pour le pathos. Surtout que ce n'est même pas du vrai cinéma éprouvant. Je veux dire qu'il y a des expériences cinématographiques qui sont vraiment terribles, parce que bien réalisées, intelligentes et intenses, je pense à du Pasolini, il faut les endurer les 120 journées de Sodome ou bien les Théorème. Là dans ce cas, c'est juste que c'est mal fait, le réalisateur a juste ouvert son bouquin du bon petit mélo pour les nuls et a appliqué bêtement. Et les gens tombent dans le panneau.

J'ai beau être un misanthrope pessimiste nihiliste, il y a un moment où j'ai envie que la plèbe arrête de bouffer cette merde qu'on lui sert et remarque que c'est juste le néant intégral. Qu'il n'y a rien, pas une bonne idée à se mettre sous la dent, que c'est le genre de truc qui est pourri jusqu'à la moelle.

Ce genre de film c'est le cancer du cinéma, ce truc qui tue l'innovation, la nouveauté, l'émotion, la pureté, le vrai. Bref le cinéma, celui qui fait vibrer parce qu'il fait résonner des choses dans nos tripes.

J'ai cru à un moment avec l'apparition de Dafoe qu'on allait enfin avoir un personnage bien, mais lui aussi est une caricature de l'écrivain alcoolo... pourtant il dit à l'héroïne tout ce qu'on envie de lui balancer à la gueule.

Et c'est le moment où normalement tout le monde devrait comprendre que ce film contrairement à ce qu'il prétend n'est pas la réalité, il ne peut avoir de "quêtes" non finies, tout doit être résolu à la fin, pas comme dans le roman qu'elle aime tant.

De toute façon le film détruit tout ce qu'il touche en en faisant des caisses, ça devient insupportable.

Je voulais le voir pour le défoncer et me fendre la gueule devant les clichés, mais en fait, si deux ou trois trucs m'ont fait rire, notamment les gros plans, les violons et tout, mais la plupart du temps j'étais là à taper le siège et à jouer avec en poussant des soupirs de buffle en espérant que ça passe plus vite.

Note pour moi-même : se lever au cinéma et applaudir lorsqu'ils s'embrassent pour la première fois.
Moizi
1
Écrit par

Créée

le 18 août 2014

Critique lue 3.3K fois

35 j'aime

8 commentaires

Moizi

Écrit par

Critique lue 3.3K fois

35
8

D'autres avis sur Nos étoiles contraires

Nos étoiles contraires
Nolwenn-Allison
2

Mes reproches sont un tas de pavés qui ne veulent plus former une critique cohérente

Autant j'avais adoré le livre de John Green, autant je ne me faisais pas trop d'illusions sur ce qu'allait être le film. Quand on voit la hype qu'il connaît auprès des jeunes filles de 12 à 15 ans,...

le 21 août 2014

106 j'aime

17

Nos étoiles contraires
Rawi
4

Critique de Nos étoiles contraires par Rawi

Je ne voulais pas voir ce film ! Je craignais une bluette inintéressante et une histoire tellement ciblée ado prépubère que si je n'étais pas une tata de trop bonne composition, je me serais...

Par

le 25 août 2014

48 j'aime

21

Nos étoiles contraires
JimBo_Lebowski
2

Interdit aux plus de 16 ans

Me voilà relancé dans une séance masochiste d'un film que je ne voulais absolument pas voir car je savais à quoi m'attendre ou presque, un truc larmoyant et super académique, et ça n'a pas...

le 23 août 2014

47 j'aime

5

Du même critique

Star Wars - L'Ascension de Skywalker
Moizi
2

Vos larmes sont mon réconfort

Je ne comprends pas Disney... Quel est le projet ? Je veux dire, ils commencent avec un épisode VII dénué de tout intérêt, où on a enlevé toute la politique (parce qu'il ne faudrait surtout pas que...

le 21 déc. 2019

485 j'aime

48

Prenez le temps d'e-penser, tome 1
Moizi
1

L'infamie

Souvenez-vous Bruce nous avait cassé les couilles dans sa vidéo de présentation de son "livre", blabla si tu télécharges, comment je vis ? et autre pleurnicheries visant à te faire acheter son...

le 29 nov. 2015

299 j'aime

146

Le Génie lesbien
Moizi
1

Bon pour l'oubli

Voici l'autre grand livre « féministe » de la rentrée avec Moi les hommes je les déteste et tous les deux sont très mauvais. Celui la n'a même pas l'avantage d'être court, ça fait plus de 200 pages...

le 4 oct. 2020

240 j'aime

60