Alors que la ville où elle habitait, dans le Nevada, disparait à cause de la crise économique, au point d'avoir perdu son code postal, et qu'elle doit faire le deuil de son mari disparu, une femme décide de tout plaquer, et de prendre un mobil home afin de vivre de manière nomade en allant vers l'Ouest des Etats-Unis.
Après The rider que j'avais beaucoup aimé, le film de Chloé Zhao prend à nouveau comme thème les laissés pour compte du rêve américain à travers cette femme, formidablement jouée par Frances McDormand, qui vit en quelque sorte un double deuil ; celui de son mari et de sa ville. Elle va travailler chez Amazon pour y gagner quelques sous et les quelques plans qu'on y voit y sont saisissants, où l'humain n'a plus vraiment sa place.
Tout le contraire du film qui est un cri d'amour aux petites gens, mais dont je vois les influences, aussi bien Into The Wild que ce film magnifique et méconnu qui est Lost in America, qui parlait aussi de ce pays qui se cherchait à travers ses habitants, ceux dont on ne parle jamais. Chloé Zaho n'a pas la finesse d'un Albert Brooks, mais je reconnais que c'est vraiment bien filmé, avec ces paysages déserts à perte de vue. Seulement, je trouve dommage que l'histoire avance assez peu en fin de compte, malgré quelques échappées avec la rencontre avec sa soeur ou le personnage joué par David Strathairn ,même si elle dure une année, car au fond à la fin, on en est au même point pour le personnage de Mc Dormand. Qui n'a pas volée son Oscar, mais de là à dire que Nomadland est le meilleur film de 2020, c'est un pas que je ne franchirais pas.