La première fois que j'ai vu "Noblesse oblige" (cela fait bien 2500 payes), je n'avais pas apprécié. Par inculture, j'avais entendu "comédie britannique" dans un sens trop étroit, erroné. Là où je pensais rire à gorge déployée devant un burlesque, peut-être savoureux de non sens absurde, je découvris une comédie de mœurs, plutôt noire, souvent caustique mais en tout cas très subtile, très loin du bon mot cinglant ou de la peau de banane. Puis petit à petit, avec les revoyures, à tête reposée et sans doute remplie d'expériences enrichissantes, le film a été apprécié enfin à sa juste valeur. Aujourd'hui, je le sirote à nouveau.


Ce dernier visionnage m'apporte même un regard nouveau. Autant par le passé les multiples prestations d'Alec Guiness me plaisaient énormément à tel point que mon attention s'y focalisait, autant maintenant j'ai beaucoup plus aimé le jeu très net, très pur de Dennis Price.


Je suis un petit peu déçu par celui de Joan Greenwood que de manière très étrange je trouve trop excessif, alors que d'habitude j'aime bien cette comédienne.


Au contraire, la simplicité de Valerie Hobson me séduit davantage. Bref, ce sont les autres acteurs qui m'apparaissent finalement plus brillants, malgré la performance de jeu de Guiness indéniablement impressionnante.


J'aime encore plus la mise en scène minutieuse de Robert Hamer. Le découpage, le montage sont particulièrement bien maîtrisés. Le déroulement des événements, l'enchaînement des situations sont parfaitement mis en place. La lecture est fluide. Le récit reste vif et percutant tout le long du film. Pas d'ennui.


Les dialogues savoureux écorchent les hypocrisies sociales, les jeux de dupes de la haute société britannique, avec une jubilation contagieuse.


J'ai vraiment beaucoup aimé revoir ce noir et blanc impeccable. Ça redonne envie de revoir "Tueur de dames".


http://alligatographe.blogspot.fr/2015/04/kind-hearts-and-coronets-hamer-guiness.html

Alligator
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le 30 avr. 2015

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