Après de nombreux blockbusters (Armageddon, Pearl Harbor, The Island, Transformers…) qui lui ont souvent valu un succès public, mais rarement critique, Michael Bay revient donc cette année avec un film à petit budget (26 millions de dollars quand même). Et au vu du résultat, on ne peut que se réjouir de ce choix étonnant. En effet, le réalisateur signe avec No Pain No Gain une surprenante comédie noire sur fond de rêve américain. Vous savez? Cette idée selon laquelle n’importe qui pourrait faire fortune en Amérique et devenir un modèle de réussite pour ses semblables. Et bien le film déconstruit totalement le mythe au travers de l’histoire de ces trois bras cassés bodybuildés complètement dégénérés. Alors certes Michael Bay a toujours aussi peu de finesse pour faire passer son message mais il a une nouvelle fois le mérite d’aller au bout de ses idées et d’être cohérent du début à la fin. Cohérent par rapport au récit et aux personnages mais également par rapport à la mise en scène qui, pour l’occasion, colle parfaitement au sujet. Effectivement, par le biais d’un visuel clinquant et maîtrisé, il remet en question la course illusoire au culte de l’apparence et de la richesse qui cause souvent la perte de bien des gens.

Toutefois, malgré cette vision globale plutôt pessimiste, le long-métrage reste tout de même léger et drôle grâce à l’affection perceptible que Michael Bay porte à ses personnages. Des personnages d’ailleurs souvent filmés en contre-plongée, à la manière de véritables super-héros. Bien sûr il s’agit en fin de compte d’idiots à la morale franchement douteuse mais ils n’en demeurent pas moins extrêmement attachants. Et c’est selon moi l’une des raisons pour lesquelles le film fonctionne aussi bien. D’autant plus que les acteurs ne sont pas en reste et livrent tous une prestation particulièrement convaincante. Non seulement ils sont impressionnants d’un point de vue purement physique mais ils développent aussi des nuances intéressantes dans leur jeu, notamment Dwayne Johnson dont le décalage entre la musculature de son personnage et son état d’esprit donne lieu à des scènes très réussies. Et le constat est le même pour les seconds rôles comme Tony Shalhoub ou Ed Harris qui ne déméritent absolument pas. Enfin, malgré quelques faiblesses évidentes au niveau du rythme, le récit peut également s’appuyer sur une narration déstructurée plutôt efficace et sur une bande son dynamique parfaitement adaptée au sujet.

Vous l’aurez compris, No Pain No Gain se révèle donc une excellente surprise dans la filmographie d’un Michael Bay qui ne nous avait vraiment pas habitué à cela. Souvent critiqué pour son patriotisme exacerbé, il n’hésite pas cette fois à trainer littéralement le rêve américain dans la boue en proposant une comédie noire aussi drôle que cinglante. Le film ne plaira certainement pas à tout le monde mais je le recommande tout de même chaudement !
Wolvy128
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le 4 sept. 2013

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