Oui, j'ai mis un 5 à un film de Micheal Bay.
C'est déjà assez horrible comme ça, s'il vous plait, n'en rajoutez pas.
(surtout qu'en fait ça m'était déjà arrivé une fois. Je vous laisse chercher)


En fait, c'était plus fort que moi, car j'ai trouvé ce film touchant.
Oui, touchant.
Un peu comme quand un de vos enfant essaie de faire quelque chose de beaucoup trop ambitieux pour son âge. On peut pas le gronder, ni même se moquer. On est attendri. On lui dit "c'est bien" avec un sourire plein de considération. Un peu comme si Guilaume Musso avait essayé de faire du… (non pas du Proust, ne déconnons pas), mais du Cobben ou du Crichton.


Touchant parce qu'il essaie donc de boxer dans une autre catégorie, lorgnant vers les maitres du polar sur-vitaminé que furent en leur temps (je parle des 90s) les Tarantino, Ritchie ou Fincher (je sais, je viens de faire tousser deux ou trois d'entre vous, mais nous reviendrons sur l'un des cas cités très prochainement).
Mais, comme l'a prouvé récemment Oliver Stone avec son délicat Savage, "vouloir faire comme" ne suffit pas.
De fait, on a presque tout le long l'impression de visiter le musée du film de genre, voyant défiler devant nos yeux le catalogue des choses incontournables de cette catégorie de film.
Une galerie de scènes et de montage soigneusement compilée. Une vitrine.
(D'où mon titre)
(oui, je sais, j'ai ramé pour en arriver là)


Bay des cochons


Touchant comme son Dwayne Johnson qui, à chaque fois qu'il joue un simplet, est confondant de réalisme. C'est pas dur, c'est grâce à lui que je garde un agréable souvenir de Southland Tales.
Un rôle de composition ?


Touchant, enfin, par la démarche d'un auteur qui essaie, à travers l'illustration d'un fait divers sordide, de démonter les revers du rêve américain alors qu'il incarne pour beaucoup un des représentant les plus décomplexés.


Mais un malaise trouble subsiste. Cette façon un peu légère et décalée (même si la peinture de la bêtise humaine est toujours un peu tragique en soi, il est vrai) de mettre en scène un épisode très proche du gang des barbares, pour prendre un exemple proche de nous, reste un choix qui peut poser question.


Mais bast. Ne faisons pas trop la fine bouche. Le fait divers est suffisamment stupéfiant en soi. Les acteurs sont impeccables dans leurs rôles d'abrutis. C'est correctement raconté. On sourit deux ou trois fois. Autant d'exploits dont on pensait Bay incapable. Saluons l'effort.

guyness

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

66
14

D'autres avis sur No Pain No Gain

No Pain No Gain
Gand-Alf
6

Pumping Iron.

Vulgaire, beauf, clinquant, sexiste et parfaitement crétin, voici ce qui caractérise le cinéma de Michael Bay, archétype du bon gros ricain sûr de lui, le genre à rouler en 4x4 cheveux aux vents,...

le 7 sept. 2014

53 j'aime

3

No Pain No Gain
Truman-
7

Du Michael Bay sans Michael Bay ça donne No Pain No Gain

Michael Bay réalise ici un film qui sort bien de ses habitudes, en effet pas question de fusillades a gogo, d'explosions a tout va et de super cascades de fou saupoudré d'effet spéciaux hallucinant,...

le 12 août 2013

51 j'aime

3

No Pain No Gain
real_folk_blues
6

Bay Harbour Butchers

Bon alors, faites des photos, des captures d’écran, sauvegardez dans le cloud, entourez la date dans votre agenda, envoyez un mail à BFMTV ; j’ai mis la moyenne à un film de Michael Benjamin Bay, né...

le 3 sept. 2014

50 j'aime

20

Du même critique

Django Unchained
guyness
8

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

le 17 janv. 2013

343 j'aime

51

Les 8 Salopards
guyness
9

Classe de neige

Il n'est finalement pas étonnant que Tarantino ait demandé aux salles qui souhaitent diffuser son dernier film en avant-première des conditions que ses détracteurs pourraient considérer comme...

le 31 déc. 2015

314 j'aime

43

Interstellar
guyness
4

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

le 12 nov. 2014

296 j'aime

141