Ninja Scroll
7.5
Ninja Scroll

Long-métrage d'animation de Yoshiaki Kawajiri (1993)

Le top du top ! Une virée dans l'enfer du grand Yoshiaki Kawajiri.


Toi et ton or allé en ENFER !!!



Sortie en 1993 et produit par le studio Madhouse avec à la réalisation ainsi qu'au scénario Yoshiaki Kawajiri le maître de l'animation japonaise et grand vainqueur du festival 1993 du film au Japon avec justement cette oeuvre, Ninja Scroll vos sons pesant d'or.


Je me rappelle de la première fois ou j'ai eu ce film d'animation entre les mains, j'étais un enfant âgé d'à peine 12 ans et mes parents m'avaient abonné à la collection VHS MANGA MANIA, première collection de vidéo mangas délivrée en France via les marchands de journaux , je vous raconte pas l'évolution que ce fut à cette époque. Ah là là que de bon souvenir que cette mémorable collection qui mit en avant de grand chef oeuvre du manga comme Patlabor, Vénus Wars, Cobra, La Cité Interdite, Urostsûkidoji... et le truc est que dans cette collection il y avait quasiment que des oeuvre interdites au moins de 16 ans car il y avait pas mal d'érotisme . Chose que je me suis bien gardé de dire à l'époque car je ne voulait pas qu'on me désabonne. Sans le savoir mes tendres géniteurs ont contribué au développement de ma vie de fan d'animation japonaise et de sexualité ^^.


Ninja Scroll associe à béatitude l'élégance des anciens longs-métrages d’animation et la mystification et autres folklore sur l'univers des ninjas. L'histoire est riche en rebondissement , le rythme ne faiblit pas un instant et notre intérêt s'enflamme continuellement autour des personnages principaux qui sont profondément élaborés.


Ajouter à cela une petite concordance véridique et totalement bienvenue sur le clan Tokugawa ainsi que celui de Toyotomi qui en sommes se résume en une triste histoire de guerre pour la gouvernance du Japon durant le 15ème siècle et qui s'arrêta durant la fameuse "bataille de Sekigahara", et qui mit au pouvoir Tokugawa Ieyasu après la défaite à cause d'une trahison survenue sur le clan Hideyoshi durant la bataille. Tokugawa Ieyasu sera le dernier des trois unificateurs du Japon de l'époque Sengoku, après Oda Nobunaga et Toyotomi Hideyoshi .


Bien entendu on n'assiste pas à tout cela dans le récit , mais c'est dans cet environnement présenté que les événements se produisent . Que ce soit dans son thème fantastique , ses actions, sa narration , son design , ses protagonistes , rien n'est laissé au hasard. Avant d'aller plus loin sachez que ce dessin animé n'est absolument pas fait pour les enfants. C'est sombre, gore, redoutablement cruel, quelquefois érotique, et d'une violence totalement inouïe.


Un spectacle extrêmement belliqueux parsemé de moment de frénésie incisive. Je tiens tout de même à rassurer, ce n'est pas qu'effrénés mais également remplis d'émotion forte, poignant, triste, et napper d'un contexte amoureux. C'est très astucieux , riche et intense dans sa structure. L'atmosphère et la mise en scène autour des différents duels au sabre sont dingues et enivrants. Les scènes de combat sont épiques et fabuleusement dépeint, c'est adroit brutal et le sang coule à flots. On n'assiste pas à de vulgaires coups de katana porter mais bien à une multitude de styles de bretteur distinct et assez singulier dans leur genre.


Durant les différents échanges l'adrénaline nous prend aux tripes et nous émoustillons pendant certaines séquences dirons-nous ... osés. Le côté aventure est très présent et la quête qui anime nos héros plutôt bien trouvés. Certains y verraient une recherche peu complexe et assez linéaire mais aux vues du contexte de l'époque le scénario est tout trouvé et l'univers dans lequel évolue l'équipe devient un parfait théâtre pour différentes péripéties. Il n'y a qu'à voir le bon nombre de séquences culte dont est pourvu Ninja Scroll. Toutefois croire que ceci est juste un subterfuge pour faire place rands affrontements pleins d'hémoglobine serait une bien belle erreur.


Les dessins sont très réussis, fais à l'ancienne à main levée d'où aucune image de synthèse ne pointe le bout de son nez ce qui confère une certaine âme d'authenticité à cette animation. Yoshiaki Kawajiri réussi de superbe exquise avec une précision qui lui est propre avec des caractères designs assez particuliers que l'on reconnaît entre mille. Les détails apportés aux traits de chacun sont beaux et bien caractéristique , là où il fait fort cet avec les jeux d'ombre. Les décors sont quand à eux toujours aussi importants pour le réalisateur qui accorde dans chacune de ses productions un soin particulier quant à leurs créations. La plus belle de toute étant certainement celle de "Vampire Hunter D".


Le contraste pouilleux et décadent de la guerre est bien représenté par les paysages qui sont certes superbes mais insolite, pauvre et pessimistes. Une virée dans le Japon féodal au graphisme minutieux et à l'animation bien fluide mais à une couleur d'image que peut-être certain trouverait un peu vieillie.
La musique est grandiose composer par Kaoru Wada chef d’orchestre, compositeur, arrangeur et pianiste qui fait appel à son orchestre en proposant 15 titres . Les divers thèmes établis sont attrayants et différenciables au travers de multiple sérénade à la fois mouvementé , étrange, accablé et rythmé. Certaines bandes-son utilisées souligne efficacement l'assombrissement d'une situation périlleuse ou d'horreur ou même d'amertume... Il est réjouissant d'entendre des instruments natifs du pays des Fleurs de Cerisier ainsi que les impulsions obtenues par l'acoustique et la résonance autour des cordes japonaises, ce qui procure une sensation aventureuse et harmonieuse.


Les protagonistes principaux possèdent une personnalité bien travaillée et subtilement caractérisée, ils sont fascinants et captivants on en viendrait presque à oublier qu'ils n'existent pas .Jubei Kibagami le samouraï vagabond est le héros principal de cette trame et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'a vraiment pas de bol, au mauvais endroit au mauvais moment . J'adore ce personnage, il est fort, pas du tout incrédule et juste.


La dualité qu'il entretient avec le bad guys est excellente, car il y a un véritable back ground entre les deux ce qui rend les choses personnel et intense. La relation qu'il entretient avec sa coéquipière est captivante. Les dialogues centrés autour de lui sont délectables et bon nombre de répliques sont cultes. Armé de son katana il doit faire face à une situation dont il ne voulait rien entendre mais doit se battre contre son gré et livrer bon nombre de duels acharné et frénétique.
Il est intéressant de savoir que ce héros a réellement existé . Yoshiaki Kawajiri s’est inspiré du samourai Jubei Mitsuyoshi Yagyu ayant vécu de 1606 à 1645 et réputé comme étant le fleuron des sabreur , le plus fort de tous les temps maîtrisant avec quintessence son art (rien que sa).


Kagero est une femme ninja koga appartenant au clan Mushizuki et enquêtant pour eux. C'est une belle femme au tempérament fort qui traîne en elle une terrible malédiction. Je la trouve touchante et authentique , elle apporte une vraie touche dramatique.
Puis vient le vieux moine voyageur Dakuan qui est un espion du gouvernement Tokugawa et qui est responsable du destin funeste de Jubei . Il est fourbe et démuni de la moindre émotion et agi tout le temps par intérêt et non par sentiment , un véritable conspirateur.
Ensemble les trois énergumènes forment un trio improbable qui fait mouche et livre de grand moment de bravoure et de bouleversement.


Les ennemies de Ninja Scroll sont ici représenté par une équipe de mercenaire ninja appelé ""Démons de Kimon ""composé de Tessaï le colosse, Benisato la maîtresse des serpents, Mushizo le maître des guêpes, Ututsu Mujuru le samouraï aveugle (le plus classent de tous), Shijima le ninja de l'ombre, Zakuro l'experte en explosifs, Yûrinmaru le bras droit du grand méchant, et puis vient enfin mon préféré Himuro Genma le chef des démons de Kimon.


Chacun d'eux est superbement illustré et bien que tous ne puissent être bien développer , certain quand à eux bénéficient d'un superbe traitement bien profond. On est très loin du gros cliché: "On est les grands méchants et on va contrôler le monde", là on fait face à des ninjas répondant aux ordres de leurs chefs et ayant pour certain un développement psychologique bien assumé. Certains sont gay, d'autres bee-sexuel, la jalousie est aussi maître de convoitise , en bref ils valent le détour . Himuro Genma est par contre l'un des méchants les plus charismatiques que j'ai pu voir avec son armure en métal posé sur son bras gauche. J'aime le fait qu'il agit par pur ordre politique et non par fantasme de puissance .


CONCLUSION :


Ninja Scroll est incontestablement un monument de la Jap animation qui n'a rien perdu de sa splendeur malgré sa sortie en 1993. Un grand classique du genre que je conseille à tous même aux non initiés des animations manga qui y trouveront certainement leur plaisir tant les oeuvres du grand Kawajiri sont uniques. On croirait voir un véritable film en action tant la structure et le développement sont bien fournis .Viscéral, intimidant , sanguinaire et bouleversant la maîtrise est la , et le pied total est au bout une fois le film visionné.

B_Jérémy
10
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Créée

le 1 déc. 2018

Critique lue 883 fois

30 j'aime

17 commentaires

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30
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