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Le sentiment d’inquiétante étrangeté qui se dégage du début de Nightmare Alley, mené par un pas-de-deux entre réalisme poisseux et fantastique diffus, mute finalement en profonde lassitude devant un récit qui s’entête à mettre en scène la chute programmée d’un homme. L’irruption de la psychanalyse verbalise les réseaux d’images qui flottaient jusqu’alors à l’écran, flammes et vieillard chétif confondus ; tout devient lisible, explicité par des dialogues trop écrits et pompeux qui attestent une défiance devant la puissance taiseuse de Bradley Cooper, acteur qui impressionne dès les premiers plans par sa silhouette massive, sa beauté et son silence. Nous en sommes réduit à anticiper la catastrophe, à chercher les signes d’un malheur comme si la conversion d’un bonimenteur en monstre ne suffisait pas au cinéaste ; non, il s’agit de le prévoir et, encore une fois, de le regarder tomber. Un gros plan sur le visage sale du personnage principal qui ne peut s’empêcher de rire de sa situation. Aucune distance respectueuse, aucune compassion ; un regard tout à la fois proxénète et moralisateur qui exhibe sa créature, la donne à voir dans son dénuement le plus extrême afin d’en dégager une morale pessimiste.
Un film désolant moins par sa forme, soignée mais chichiteuse par instants, qui cultive les poses enfumées de volutes, que par son incapacité à en tirer une matière sensible apte à explorer le besoin qu’éprouve l’homme de croire en une surnature qui pourrait détenir la solution à tous ses maux.
Créée
le 2 févr. 2022
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