Nightmare Alley par Pascoul Relléguic

Déception. Oui, les acteurs font plaisir à voir, la reconstitution historique est bien fichue, avec des décors forains qui posent bien l'ambiance, la photographie est jolie, et la réalisation, sans être notable, sert son propos. Mais je conserve ma ritournelle de vieux bougon : le film est bien trop long pour ce qu'il a à raconter (2h30 !).

Résultat, je me suis régulièrement ennuyé, attendant en vain la survenue d'enjeux intéressants, particulièrement dans la 1ère partie qui s'éternise au-delà du raisonnable. Nightmare Alley reprend un peu d'entrain alors que la carrière du couple Carlisle est lancée, avec de belles séquences (le cabaret) ; la mise en miroir du mentalisme et de la psychanalyse m'a bien plu même si l'idée n'est malheureusement pas poussée au-delà d'une unique scène.

Mais la caractérisation pas toujours bien maitrisée des personnages ne m'a pas permis de ressentir beaucoup d'empathie pour un manipulateur auto-assumée qui ne fait qu'enchainer les mauvais choix jusqu'à l'inévitable chute. La durée du film se fait une nouvelle fois ressentir, à son détriment.

On m'a soufflé une lecture méta de Nightmare Alley en tant qu'analogie de la carrière de Del Toro, escroc oscarisé qui masquerait qu'il n'est qu'un geek. Et il est vrai que cette interprétation trouve un sens très concret dans le film. Mais cela ne compense pas l'ennui ressenti devant l'écran. Del Toro est indiscutablement un excellent faiseur d'images et d'ambiance, mais il lui manque parfois des scripts plus consistants ou mieux concentrés.