Voir le film

C’est décidé, j’arrête la bière et Guillermo del Toro. Nan, pour la bière je déconne.


Je comprends pas la hype autour de ce gars. Déjà, La forme de l’eau, globalement encensé par la critique, m’avait profondément gonflé. Là, c’est pire.


Certains trouvent que c’est un génie de la réalisation. Pas moi. Au contraire, je trouve que c’est un frimeur, que tout est ostentatoire et racoleur. Ses plans compliqués, caméra en mouvement constant, dans des combinaisons alambiquées de panoramiques, travelling, zoom avant, tout ça dans un ordre ou dans l’autre, me laissent de marbre. La photographie très travaillée n’a pas l’once d’un début de personnalité, parce qu’elle correspond toujours pile-poil au cliché attendu pour tel ou tel décors. Au total, l’ensemble est tout au plus joli, mais jamais on ne tutoie le beau.


Peut-être, en première cause, parce que la forme ne sert aucun fond. Il n’a rien de particulier à nous montrer ou à nous dire, et du coup, la forme ne peut se reposer sur aucune intention qui pourrait justifier des choix. Tout ce travail sur l’image tourne à vide et ne produit jamais la moindre émotion esthétique.


Alors, peut-être bien qu’il est théoriquement surdoué derrière la caméra, à la base. Je veux bien l’entendre. Mais il devrait probablement prendre des scénarios écrits par d’autres, car les siens sont horriblement creux et téléphonés. La caractérisation des personnages ne dépasse pas l’épaisseur d’une feuille à rouler les bédos, les enjeux sont dramatiquement plats, les dialogues réduits à leur fonction utilitaire.


Embarquer dans un film de Guillermo, c’est comme se retrouver allongé sur un matelas gonflable au milieu de l’eau. Au début, c’est sympa, on est bien, gentiment bercé par le clapot, à température idéale, chauffé par le soleil, refroidi par l’eau. Au bout de dix minutes, on commence déjà à s’emmerder. Mais le temps que les bières rafraîchissent, faut rester deux heures et demi avant la délivrance.

GerardDenfer
3
Écrit par

Créée

le 25 janv. 2022

Critique lue 386 fois

6 j'aime

6 commentaires

GerardDenfer

Écrit par

Critique lue 386 fois

6
6

D'autres avis sur Nightmare Alley

Nightmare Alley
Plume231
4

Freaks!

Je n'ai pas lu le roman original de William Lindsay Gresham duquel ce film de del Toro est adapté. Par contre, j'ai vu la version antérieure de 1947 d'Edmund Goulding. Ce qui fait que j'en profite...

le 19 janv. 2022

72 j'aime

16

Nightmare Alley
RedArrow
9

"Je suis né pour ça."

Les premières minutes que l'on passe à parcourir cette "Nightmare Alley" ont beau nous montrer explicitement la fuite d'un homme devant un passé qu'il a cherché à réduire en cendres, le personnage de...

le 19 janv. 2022

71 j'aime

16

Nightmare Alley
Behind_the_Mask
8

C'est moi le monstre

Le masqué, il attend chaque nouvel opus de Guillermo Del Toro avec ardeur et impatience. Souvenez-vous qu'en 2017, il couinait comme une jouvencelle de ne pas pouvoir aller dans son cinéma fétiche...

le 19 janv. 2022

42 j'aime

8

Du même critique

Chronique d’une liaison passagère
GerardDenfer
2

Masturbation bourgeoise

Un énième avatar de ce cinéma bourgeois français chiant comme l’herpès, qu’on nous sert à coup de louches de plus en plus volumineuses depuis quelques décennies. Donc, apparts somptueux au coeur de...

le 21 sept. 2022

51 j'aime

20

Sur les chemins noirs
GerardDenfer
3

Vous avez dit moisi ?

A peine entrai-je dans la salle, qu’un horrible doute m’empoigna la prostate. La plupart des nombreux sièges occupés l’étaient par des personnes plus âgées que Brigitte Macron. Elles savaient...

le 24 mars 2023

15 j'aime

17

Le Dernier Duel
GerardDenfer
4

Plus miteux que #metoo

Le réalisateur le plus surestimé de sa génération sort un film avec, à l’écran et au scénario, les deux endives cuites les plus bankables d’Hollywood. Tous les voyants rouges, les warnings et les...

le 16 oct. 2021

12 j'aime

7