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Le vrai parc d'attraction de ce Nightmare Alley tient plutôt dans les montagnes russes rythmiques qu'il nous impose : une première heure magnifique, entre belle mise en scène (des plans d'ensemble maîtrisés à la perfection, baignés d'une lumière soignée) et intrigue de Freakshow qui nous pique au vif, puis une chute vertigineuse de l'intérêt lorsqu'on passe le cap de l'ellipse temporelle qui nous jette dans une heure de film d'arnaque spirituelle sans âme (mauvais jeu de mots assumé), nous ballotant sans envie dans un complot bavard et mou contre un riche veuf qui veut revoir sa défunte épouse ; puis enfin on remonte d'un coup sec la pente pour une dernière demi-heure plus cynique que jamais (bien que très prévisible). On se l'avoue : dès l'histoire de l'homme en cage au début du film, on avait compris le twist final, ce qui n'a pas empêché quelques spectateurs de se laisser surprendre sur un "Oh !" au moment où le mot-clé (sans rien dévoiler) est prononcé dans le dernier dialogue... Ce Guillermo Del Toro, somme toute mineur dans sa filmographie, ne nous a pas déçu grâce à son beau casting (un des meilleurs rôles de Bradley Cooper, très à l'aise dans le style polar), son ambiance "smokey" des bons films "noirs" à l'ancienne, et surtout grâce à sa très belle première heure, un bel hommage aux Freakshow dont on sent le réalisateur amoureux (les thématiques du rapport "monstre humain et humain monstrueux" l'ont-ils jamais quitté ? Il y excelle tant...). On a aussi apprécié la métaphore filée (sur l'ensemble du film) des sept péchés capitaux : inutile de préciser davantage, le film vous les donne en mille dans les dialogues, un petit manque de finesse, certes, qui aidera le grand public à cocher sa check-list en sept cases au fur et à mesure... On s'est quand même ennuyé dans le ventre-mou du film (on sent vraiment les 2h30 passer), mais le final nous a remis sur les rails, pour un dernier dialogue très attendu mais délicieusement grinçant. Approchez, badauds, approchez !

Aude_L
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le 10 févr. 2022

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Aude_L

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