
Que voici un film fort bien troussé avec son pitch simple mais qui assure le fil rouge au cours d'une succession de nuits éternelles baignées des lumières de Los Angeles. Très belle photographie nocturnen une réalisation propre et efficace (la tension se fait vraiment ressentir à plusieurs reprises) et un acteur principal qui incarne tout en finesse son personnage de psychopathe au sens du terme plus noble qu'à l'accoutumée : foin de taré homicide et hyperviolent, voici la version intellectuelle, séductrice, manipulatrice, égocentrée et dénuée d'empathie émotionnelle ou de cette drôle de notion qu'est la culpabilité.
Là où le film est génial, c'est que cette ordure peu attrayante évolue dans un monde médiatique tout aussi psychopathique que lui, avide d'images "graphiques" illustrant son storytelling mensonger (on veut des blancs aisés qui se font attaquer par des minorités), sans pour autant l'assumer véritablement (le méchant reste officiellement le perso de Gylennhall). Et quelle conclusion cyniquement parfaite ! Bravo m'sieurs dames.