Quand l'univers de MICHAEL MANN, entre en collision avec celui de DAVID CRONENBERG, le "crash" donne "NIGHT CALL", thriller urbain et pamphlet sur notre société voyeuriste, abreuvée de violence et d'images chocs faisant la "une" des broadcast news. Le business qui en découle est juteux pour celui qui a vendu son âme au diable, et le diable en question c'est internet et la télévision, comme nous le montrait déjà en 1983, David Cronenberg, dans son visionnaire "VIDEODROME". Filmé à la manière de "COLLATERAL" durant la nuit dans un L.A. tentaculaire, "NIGHT CALL" suit l'itinéraire de Lou (JACK GYLLENHAAL, méconnaissable, amaigri d'au moins 20 kilos) en Paparazzi sanguinaire traquant les faits divers les plus sordides, meurtres, braquages, accidents de la route..etc. Lou est terrifiant, car il ne fait pas ça juste pour l'argent, il aime la souffrance des autres. Ce personnage désabusé, sociopathe, sans idéal, en rupture avec la réalité, trouve en ce job, le moyen de se venger de la société. le titre anglais "NIGHT CRAWLER",met l'accent sur le fait que lou est une créature de la nuit, assoiffé de sang et d'images n'hésitant pas à manipuler une victime lors d'une collision, non pas pour lui venir en aide, mais pour avoir le meilleur angle de vu possible. Cette scène résume à elle seule, la psychologie du personnage. La quête de l'image le poussera dans ses derniers retranchements. L'être humain possède en lui un côté voyeur, qui malheureusement se voit exacerbé par la violence !