Ni no Kuni
5.4
Ni no Kuni

Long-métrage d'animation de Yoshiyuki Momose (2019)

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L'amour rend con ! Et courageux. Mais surtout con !

Poursuivant dans ma recherche de nouveaux horizons, je suis tombé sur une création dont je connaissais de nom le jeu vidéo - sans pour autant y avoir touché : Ni no Kuni. Cet univers de créations orientales dans le sens large mettant complétement inconnu, je ne peux pas en dire grand chose si ce n'est "Je viens de le découvrir telle ou telle chose". Ainsi, il s'agit d'une adaptation cinématographique du jeu vidéo éponyme avec qui, à la lecture des divers résumés, il ne semble avoir absolument aucun lien (mais je me fais confiance pour tirer ça au clair dans un avenir proche). Le tout est réalisé par Yoshiyuki Momose qui n'est pas du tout inconnu à l'univers de Ni no Kuni puisqu'il a travaillé sur les deux jeux vidéos. De par les (infimes) quelques petits échantillons que j'ai pu observer, je dois avouer que, pour le moment, je trouve que les japonais, dans leur création, semblent être passionnés par ce qu'on appelle de l'autre côté du globe la Low Fantasy, que ce soit de la vraie, pure et dure ou celle par le biais de jeux vidéos (un sous-genre assez représenté selon des dires). Quoi qu'il en soit, pour ce visionnage, que dire de beau ?


Nous suivons l'histoire de trois étudiants (deux copains et leur amie) qui se retrouvent mêlés à une drôle d'aventure à travers les univers parallèles.
Pas plus de spoil !


Pour ce qui est de l'histoire, n'ayant encore une fois absolument aucun moyen de comparaison, il m'est impossible de me prononcer sur l'originalité de l’œuvre. Néanmoins, force est de constater que le film reprend convenablement les éléments récurrents à la Low Fantasy : le passage d'un monde à l'autre, les allers-retours ainsi que les conséquences qui peuvent être appliquées... De ce point de vue là, on demeure dans les rails. Pour ce qui est de la mécanique d'univers parallèle abordée dans le film, les explications deviennent de plus en plus claires au fur et à mesure que le film avance, ce qui ne laisse pas totalement le spectateur dans le flou. Et il faut avouer que tous ces retournements de situations et ces révélations autour de ces voyages sont pour le moins impressionnants. On ne peut qu'être - plus ou moins - agréablement surpris. Néanmoins, si dans l'ensemble, l'histoire est sympathique, on ne peut pas rester aveugles face à la façon dont l'intrigue avance : à l'aide d'immenses pistons, offrant des scènes de discussions de personnages complétement ahurissantes et une chute dans les forces du mal plus rapide que celle de Anakin Skywalker ; comme quoi, l'amour rend très très con ! Malgré des nœuds scénaristiques à l'apparence embrouillée, on parvient toujours à retomber sur ses pattes même si on se serait bien passé de quelques séances de réflexions intenses sur certains propos mystérieux.


Pour les personnages, soulignons d'emblée qu'il est honorable d'avoir pensé à présenter un héros handicapé (paraplégique) dont les aventures vécues font aiguiser l'évolution. Après, nos deux héros ne demeurent pas très originaux dans le sens où, deux garçons pour une fille, ça créer rapidement un problème évident même si, de ce point de vue, le film propose une solution sympathique mais quelque peu évidente dès que certains autres personnages ont été introduit. C'est notamment autour de la relation entre les deux amis, qui se disent très amis justement, que va tourner nos principales moqueries tant les prises de bec sont, à ce stade, légendaires ; l'amour rend vraiment con !
Et si les personnages primaires sont plutôt bien introduits, on pourra être déçu que certains personnages, certes plus secondaires, ne soient que très peu présentés et creusés - pas assez à mon goût. Mais dans l'ensemble, nous avons un panel de têtes plaisantes au possible malgré une absence charismatique d'antagoniste - l'histoire jouant bien plus sur la dualité naissante des deux amis.


Pour les graphismes, il y a deux écoles... Celle qui englobe la quasi totalité du film, des images d'animation (parce que c'est un film d'animation, je ne l'ai pas spécifié !) qui peut être qualifiés de normal et un autre procédé, notamment utilisé pour les parades et les combats, employant des effets 3D un peu bizarre qui ne peut que contrasté avec les décors ou les héros/personnages "principaux" postés au même plan. Sincèrement, ça partait probablement d'une bonne attention mais le résultat est comme même limite, pas affreux mais limite. Autrement, on demeure sur une qualité d'animation basique qui saura satisfaire.


Les combats, parlons-en !
Si les combats, une fois de plus, qui opposent les héros aux antagonistes sont de bonnes factures, les combats en arrière sont dignes des... combats en arrière plan. Alors oui, dans un champ large, c'est plutôt impressionnant, mais au cas par cas, ça devient n'importe quoi dans le sens où la vitesse des mouvements semble réduite de 50%, rejoignant les meilleurs pires scènes de combats que j'ai pu critiquer jusqu'alors.


Pour les décors, si les ruelles de la ville japonaise (dont je ne me rappelle plus le nom ; j'espère qu'il ne s'agit pas de Tokyo ou pire, d'une ville chinoise !) sont bien faites, la cité médiévale de l'univers parallèle est fort sympathique, offrant quelques lieux impressionnants dont les fonctions nous sont, malheureusement, passées sous silence.


Pour les musiques, avec Joe Hisaishi aux commandes (que l'on a entendu dans Princesse Mononoké, entre autre), on ne peut être qu'enchanté de le voir composer pour ce film même si le résultat musical, s'il est émouvant, demeure discret à mon goût.


Ni no Kuni est une création intéressante, montrant comment le monde orientale se débrouille avec la Low Fantasy. Et il s'en sort haut la main ! Malgré un film dans l'ensemble divertissant, il demeure assez frustrant dans sa manière de faire interagir ses différents protagonistes, le meilleur exemple reste celui des deux héros principaux qui, s'ils ont des points de vue différents et que l'on peut respecter (plus ou moins), on assiste surtout à des dialogues de sourds. Les retournements de situation offrent néanmoins une lecture plus philosophique et onirique, laissant le spectateur oublier ces défauts ou bien sombrer dans un mal de crâne plus intense. Je recommande ce film malgré ses traits brouillons et ces quelques facilités scénaristiques. Évident qu'il ne plaira pas à tout le monde car assez pauvre dans l'ensemble, mais il reste immensément riche pour qui désire s'évader le temps d'un voyage.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
7
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le 28 janv. 2020

Critique lue 891 fois

1 j'aime

PhenixduXib

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