New-York années 80. Dans une ville ravagée par le crime, un ninja vêtu de blanc apparait pour rétablir l'ordre.

Ce film a une histoire particulière. John Lui, acteur-cascadeur-artiste martial de série B, décide de tourner un film aux Etats-Unis. Problème, alors que les rushs sont quasiment terminés, la société de production fait faillite et la production du film s'arrête aussi sec. Son catalogue est racheté et passe de production en production jusqu'à ce qu'une petite boîte rachète des pellicules en vrac et tombe sur ces rushs, non-montés, sans bande-son et sans scénario. La petite boîte, Vinegar Productions, décide d'achever le film. John Lui, contacté, déclare "faites ce que vous voulez, je m'en fiche". Le reste du casting est composé de parfaits inconnus et il n'y a pas de générique de fin permettant de retrouver des gens impliqués dans la production. Vinegar embauchera des spécialistes de la lecture sur les lèvres pour reconstituer les dialogues, essaiera de comprendre le scénario à partir des rushs, fera appel à des doubleurs de l'époque pour avoir un ton proche de l'original et composera la (bien bonne) BO dans l'esprit de l'époque.

Le film fleure vraiment les années 80 (ahlala, ces bastons en patins à roulette) — même une série comme Stranger Things fait moins années 80.

On voit bien que vêtu de blanc, un ninja n'est pas très discret, vu qu'il se fait chopper à chaque tentative d'approche discrète. Mais en fait, il fait ça pour l'image. De même Batman a une cape pour impressionner les ennemis, ici le ninja est vêtu de blanc pour se faire remarquer, que le public prenne conscience que la lutte contre le crime est possible. Au point que le ninja inscrit son nom de scène sur les shurikens qu'il balance aux ennemis ! Et là, j'imagine le ninja gravant lui-même son nom sur les shurikens ou bien demandant au fondeur des armes de rajouter la mention.

Pour les combats, le souci est que John Liu est le seul qui sait bouger, les autres acteurs étant plutôt des quiches, ce qui donne des combats quand même bien mous.

Le film est très bon pour montrer l'incompétence généralisée des gens : le ninja, les flics, le méchant. Assez réalistement le ninja ne peut rien faire face aux armes à feu et laisse donc à chaque les méchants s'enfuir, les méchants ne tirent jamais quand bien même ils pourraient buter vingt mille fois le ninja, les flics... La police de New-York, pour vous donner une idée, quand ils tombent sur un cadavre dans une poubelle, décident de ne pas faire d'autopsie car de toute façon ils connaissent déjà le résultat, et quittent la scène de crime en laissant le cadavre dans la poubelle, sans pour autant oublier de déplacer la poubelle d'un mètre, pour bien montrer que, oui, ils pouvaient intervenir proprement, mais que c'est par choix qu'ils décident de saloper leur boulot.

En fait, le seul type compétent, c'est un des premiers méchants qui tombe sur le ninja et qui lui tire immédiatement dessus pendant ses cabrioles, le touchant avec succès, le ninja étant sauvé miraculeusement par des tierces personnes.

Le film est assez remarquable par certains de ses méchants. Le méchant principal, aux pouvoir radioactifs pas très bien expliqués et très méchant derrière ses lunettes noires, et surtout son chauffeur. Chauffeur déjà remarquable en cinq secondes lors de sa première apparition : un chauffeur en tenue de majordome avec une queue de rat dégueulasse qu'il mâchonne. Mais alors, son combat, quel chef d'œuvre. Non seulement il se bat avec une canne-épée, mais en fait c'est une double-épée ! Et surtout il maîtrise le style du bretteur ivre ! Enfoncé Jackie Chan et ses drunken masters !

Un nanard sympathique à suivre donc, qui coche toutes les cases du bon nanard mais pas non plus vraiment remarquable en dehors de l'histoire de sa production (et du chauffeur).

Ahsamba
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le 3 déc. 2022

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Ahsamba

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