Ellie Andrews, riche héritière, s'oppose à son père qui refuse de la voir épouser un jeune homme sans le sou. Elle décide de fuir pour New York et prend un bus de nuit, où elle fait la connaissance de Peter Warne, un reporter qui flaire l'occasion de saisir un scoop en dévoilant la fugue de la jeune femme...

Une déception proportionnelle à la réputation (élogieuse) du film. « New York-Miami » est souvent présenté comme la quintessence de la screwball comedy, brillante et sophistiquée... à tort. Il s'agit d'une production plutôt routinière et sans éclat, plombée par l'interprétation terne de Claudette Colbert (qui n'offre vraiment que le minimum requis) ; le film aurait gagné en humour avec une actrice comme Miriam Hopkins, pour ne citer qu'un exemple plus judicieux (celle-ci a d'ailleurs refusé le rôle qui lui avait été proposé en premier lieu).
Deux excellents moments néanmoins : les passagers du bus reprenant en chœur « The Man on the Flying Trapeze », puis Peter et Ellie quittant le bus et s'enfonçant dans la campagne, jusqu'à la berge d'une rivière lumineuse et presque magique (un travail admirable du chef opérateur Joseph Walker) ; cette séquence constitue une parenthèse enchantée au cœur du périple ennuyeux des deux voyageurs.
Capra n'est pas Lubitsch, et son scénariste Robert Riskin n'est pas Ben Hecht ; quelques répliques piquantes bienvenues (« à part le fait que tu n'aimes pas mon mari, tu n'as rien contre lui », lance Ellie à son père) ne parviennent pas à sauver un dialogue d'une platitude décourageante. Un must en sortant de la projection du film : revoir « The Lady Eve » de Preston Sturges ou « The Awful Truth » de Leo McCarey, pour retrouver la saveur d'une comédie surprenante et délicieuse.
Frankoix
3
Écrit par

Créée

le 6 juin 2012

Critique lue 1.6K fois

10 j'aime

6 commentaires

Frankoix

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

10
6

D'autres avis sur New York-Miami

New York-Miami
pphf
8

Mon incroyable fiancé

Quand Frank Capra invente (ou presque) la comédie américaine, les airs se bousculent dans la tête, A la façon d’une version renouvelée de « On the road again » ; pas celle de Willie Nelson ni...

Par

le 9 janv. 2015

37 j'aime

5

New York-Miami
Sergent_Pepper
8

Fondatrice du screwball

La comédie typique américaine, où le couple se tacle pendant la quasi totalité du film avant de succomber. Les répliques sont d'une grande finesse, les acteurs irrésistibles, les ego démesurés, c'est...

le 20 juin 2013

22 j'aime

3

New York-Miami
ArthurDebussy
10

Drôle et frais au possible, la toute première comédie romantique ?

« New York-Miami » est la matrice de la comédie romantique actuelle et de la screwball comedy des années 30-40. Tout dans ce film est réjouissant : le couple d'acteurs principaux, au physique si...

le 12 févr. 2015

13 j'aime

2

Du même critique

Pulp Fiction
Frankoix
2

Critique de Pulp Fiction par Frankoix

Un hommage à la littérature de gare et à la contre-culture américaine qui est aussi l'un des films les plus surestimés de l'histoire du cinéma. Tarantino et son complice Roger Avary ont construit un...

le 1 juil. 2010

66 j'aime

28

La Journée de la jupe
Frankoix
7

Molière par la force

Un matin comme les autres pour Sonia Bergerac : professeur de français, elle cherche à imposer le silence dans une classe surchargée et généreuse en provocations. Jusqu'à l'agression de trop...des...

le 26 juil. 2010

48 j'aime

7

Dracula
Frankoix
10

Critique de Dracula par Frankoix

Une histoire d'amour et de sang, somptueusement mise en images par Coppola. Ce qui frappe avant tout, c'est la splendeur visuelle de l'œuvre. Le prologue, sanglant, donne le ton : le film sera un...

le 16 août 2010

44 j'aime