C'était décidément pas ma guerre

Le festival d’animation d'Annecy est l'occasion, pour tout fan de cinéma d'animation, de croiser des propositions inédites qui sortent de l'ordinaire, et de mettre en avant des artistes qui n'auraient jamais pu avoir un rayonnement international. A cette occasion, on a déjà pu avoir des propositions portugaise comme Les Démons d'argile de Nuno Beato, un film d'animation portugais qui avait beaucoup de potentiels sans trop arriver à aboutir à quoi que ce soit de satisfaisant. Durant la dernière édition du festival, on a eu l'occasion de voir des propositions particulièrement variés et multi-culturelle en compétition. Lorsqu'on a pu être déçu par un grand prix qui pouvait laisser septique, on a souvent le réflexe de vérifier si les autres films ne pouvaient pas faire mieux. Si Saules aveugles, femme endormie, Unicorn Wars, Goodbye DonGlee, Charlotte, ou encore Interdit aux chiens et aux italiens pouvaient légitimement prétendre à être un meilleur candidat pour le prix, en est-il autant pour Nayola ?


Le problème de Nayola n'est pas tant de ne pas avoir de contenu, mais bel et bien de ne rien savoir faire avec les éléments dont il dispose. Après une exposition efficace des deux protagonistes et de leurs quotidiens, le film s'embourbe dans un rythme extrêmement lent et monotone où rien n'arrive à captiver, tant tout semble traiter avec peu d'engouement, voire peu d'intérêt. Passer les premiers affrontement à coup de lance-roquette, on se sent très vite en dehors tant la déambulation de l'une prend trop de temps avec peu d'intérêt, et tant les actions militants de l'autre sont amené à se perdre dans un film trop long qui ne sais pas tant où est-ce qu'il va. A vouloir laisser du mystère sur le lien possible entre les deux personnages principaux, vivant à leurs manière la lutte dans deux endroits différents, et à ne pas vouloir dynamiser son récit (à travers une manière différente de vivre ces récits, ou même simplement en adoptant des phases plus prenantes et dynamiques), le film en devient passablement inintéressant et peu attractif tant le film manque d'enjeux et de raison d'être. Ce n'est que lors d'une séance d'exorcisme/rituel médical que le film commence tout doucement à re-capter l'attention perdu un peu après le premier tiers du film... alors qu'on approche des dix dernières minutes du métrage. Faute d'avoir une direction artistique forte et un travail soigné sur la 2D (ou même la 3D) qui puisse nous faire apprécier pleinement la culture qui nous est présenté, et malgré un thème musicale très plombant et lourd qui revient trop de fois pour en devenir appréciable, un peu à la manière d'un film passablement mauvais trop fier de la BO, le film nous passe dessus sans jamais arriver à nous impliquer émotionnellement parlant. On se dit alors que le final saura redonner du dynamisme et un élément marquant à retenir de ce visionnage... et je ne sais pas quoi en penser

Donc après moult péripétie, et une simili scène d'exorciste où l'on fait sortir de la boue et des mine d'une dame qui s'est retrouvé noyé emporté par le courant, on découvre que finalement, celle femme qui cherche à retourner chez elle, et qui était promise à quelqu'un d'autre de force... finalement c'est la mère de la jeune révolutionnaire qui distribue sa musique dans son quartier. C'est donc sans trop de logique qu'elle cache son identité à sa fille, qu'elle va dans sa chambre armé d'une machette, et qu'elle révèle sa vrai identité à sa mère, donc la grand mère de la jeune révolutionnaire. Malgré le fait qu'elle pourrait vivre chez elle et essayer de trouver une forme de sérénité en famille en restant vivre chez elle, la mère masqué va pour se "sacrifier" en s'avançant vers des policiers venu arrêter sa fille, et se laissant mourir sous les feux nourrit de la police locale. En sachant que la fille était caché, et qu'elle a l'habitude des fouilles et de se cacher pour éviter la police, quel a été l'utilité du suicide de la mère ? Le film semble vouloir glorifier la chose comme quelque chose de moralement important et intelligent, alors qu'elle pourrait arrêter de se cacher sous un masque, rejoindre sa fille dans sa cachette et vivre avec elle sans trop se soucier du lendemain

Je trouve que c'est une fin bête et pas très évocatrice qui se veut comme une conclusion à un voyage spirituel et philosophique, sauf que j'ai plus l'impression de voir un film se voulant subversif et marquant alors qu'il est vide et passablement inintéressant, sans le moindre propos de fond pertinent.


7,75/20


N’hésitez pas à partager votre avis et le défendre, qu'il soit objectif ou non. De mon côté, je le respecterai s'il est en désaccord avec le miens, mais je le respecterai encore plus si vous, de votre côté, vous respectez mon avis.


Youdidi
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le 15 avr. 2023

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Youdidi

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Tempete_de_tintin
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La scène où elle pose sa main sur l'emprunte de celle du chacal dans la grotte, ça fait la forme du visage de Yara coïncidence ?!???

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