Misses tics ? reverse (le magneto).

Eastwood, c'est une gueule, un style, un présence. Rien qu'en plissant des yeux dans De L'Or Pour Les Braves, sympathique film de guerre sans prétention, il éclaire la bobine de ses camarades comique troupiers nous offrant des aventures sympathiques au milieu des lignes allemandes. Et puis c'est aussi une tronche burinée par le Soleil dans divers westerns, avec un petit passage très bien branlé dans L'Homme Des Hautes Plaines, forgeant pour de bon sa réputation. Sa carrière d'acteur finissante, il s'attelle pour de bon à une carrière de réalisateur qui, vaille que vaille, offre aux spectateurs des moments plus ou moins intéressants.

Pour moi, si il sait mettre en scène, si il sait créer un cadre et une atmosphère, il n'en reste pas moins qu'il est fichtrement surcôté. Il est bon, il peut être très bon, mais il n'a pas l'excellence des meilleurs contrairement à ce qu'on lui prête.

(Qu'est-ce que je vais prendre le jour le jour où j'arriverais à pondre un projet...)

Il a donc fait des oeuvres assez communes, comme celle qui nous occupe à ce moment précis.

A Boston, trois jeunes copains se trouvent séparés lorsqu'un l'un d'entre eux se fait kidnapper par un pédophile. Des années plus tard, l'un d'entre eux perd sa fille, et l'ancienne victime, travaillant à la police, enquête sur le meurtre. Ils vont devoir faire face à leurs démons.

Au fond, il y a une histoire qui se suit. Le thème, même rebattu, peut-être intéressant, avec toutes ces horreurs derrière eux qu'ils n'ont, malgré les années qui ont passé, toujours pas digérés.

Mais voilà, on en fait pas plus: les atermoiements s'enchaînent, devant une caméra paresseuse, à la photo grisâtre. La ville ne sert à rien d'autre qu'offrir un cadre plat aux errances de nos personnages, qui ont le mérite d'être des êtres humains perdus dans tout ce fatras, avec leurs difficultés quotidiennes.

Il manque un peu de mysticisme en fait, quelque chose qui éclaire pour assombrir, donner un peu d'épaisseur à une histoire sans relief - on ne me ferra pas croire que le meurtre commis par l'un d'entre eux en cours de route donne de la profondeur..., dans une ville sans vie. Boston est trop grande pour être bousculée par les problèmes des personnages et par le meurtre d'une jeune fille...

Enfin, le temps passe, ce n'est pas forcément désagréable, mais loin, très loin, d'être le film du niveau prétendu par beaucoup. Même pour passer en fond sonore, il y a mieux.