Si la moralité Christine Bouttin de la Vie est Belle m'avait simplement fait vomir, j'étais curieux de voir ce que voulait faire un type comme Capra à l'égard de la politique.
Le film est globalement plutôt bon malgré un patriotisme puant qu'on peut pardonner à son époque. Il rend assez bien les malversations politiques ou le caractère charognard des journalistes. Le tout est tout de même fait à la très grosse ficelle (bonjour, je m'appelle Payne et devinez quoi, je suis le méchant et je m'appelle Smith et devinez quoi j'incarne le héros moyen).
Ce qui m'a rendu optimiste n'est pas le fait qu'une jeune idéaliste réussisse à gagner contre le système (de ce point de vue là, c'est ridicule, je ne pense pas que ce genre de David puéril puisse gagner contre un système Goliath à moins qu'il n'y ait une trahison et en fait il y a des trahisons tout le temps).
Ce qui rend optimiste est la bêtise du héros (que James Steward essaie de défendre de son mieux) et qui donc incarne la bêtise de son époque, en effet, quelle personne de 30 ans ferait preuve d'une telle ingénuité aujourd'hui ? (Quoique il faut se méfier avec les ricains), ce héros est tellement crétin qu'on a envie de lui mettre des claques. Aujourd'hui, même le plus crétin des footballeurs ne ferait pas les bévues que commet notre naïf Jeff Smith (et encore ne se fait-il pas trop sanctionner lorsqu'il frappe des journalistes).
C'est un constat que je me fais en regardant déjà plusieurs vieux films (la chatte sur un toit brûlant de R Brooks avec Paul Newman m'avait fait exactement la même impression).
Si un film comme Mr. Smith au Sénat représente son époque ou sa génération, alors nous avons drôlement mûri et évolué.
Par ailleurs, le film est un peu plus féministe que son temps surtout grâce à Jean Arthur.
En revanche, on peut rester choqué sur le travail des enfants...
La fin est tout de même bien en carton, ça y est Payne nous fait sa confidence publique et hop fin... Bon ok, j'avoue qu'un "tout est bien qui finit bien" mièvre m'aurait fait vomir alors qu'une demi-teinte aurait tellement donné de maturité à l'oeuvre, mais là encore c'est la naïveté de cette génération...