Des malentendus avec un certain réalisateur quittant ainsi le navire, une certaine pandémie qui aurait touchée le monde, et sûrement quelques autres réjouissances ont fait que la sortie de ce Bond 25 a du être repoussée de plus d'un an, mais voici qu'il nous arrive enfin, et bordel ! Ça méritait d'attendre.


Après plus de 50 ans de saga et 25 films plus tard, le célèbre espion de Ian Fleming s'apprête à passer une nouvelle étape. En effet, Daniel Craig faisant ses adieux au personnage de 007 avec cet épique No Time to Die, l'on peut totalement se poser des questions sur la suite des événements, et trépigner d'impatience à l'idée d'un nouvel acteur, nouveau style, nouveau tout ! Bond 26 sera tout comme à l'époque de Casino Royale en 2006, un nouveau jour pour James.


En attendant d'avoir une nouvelle tête, féminine, gay, poilue, chauve, noire, sagittaire, j'en sais ? C'est ici bien à Daniel Craig que l'on dit adieu. Le fameux blond tant décrié qui a, avec ses cinq participations à l'univers, prouvé qu'il était ni plus ni moins que le plus charismatique et efficace des acteurs ayant incarné le personnage.
S'il avait déjà failli quitter le costume après l'excellent Spectre de Sam Mendes, car trop épuisé, il retrouve finalement le walter PPK et l'Aston Martin, ou plutôt les Aston Martin, pour son ultime sauvetage du monde. Et franchement, terminer un tel voyage ainsi, c'est ce que les scénaristes pouvaient faire de mieux.
En effet, ce No Time to Die est un bien beau mélange de tout ce qui a fait la saga, à savoir le gigantisme de l'ère Brosnan/Moore, avec notamment cette fin sur l'île et ce repère secret géant. L'exotisme et la nostalgie de l'ère Connery avec ces moments romantiques sous couché de soleil rosâtre, moments plus délicats, costumes, couleurs, transitions en fondu, puis tout simplement avec ce générique, qui renvoi directement aux années 60, tout en le mixant à notre époque. Mais également à l'action plus bourrine de la courte ère Dalton.
Comment reprocher à cet opus marquant l'histoire de la saga de s'inspirer de tout ce qui a fait cette dernière ? Je ne peux le comprendre.


Comment ajouter un ultime méchant à Bond après ce qui était justement sensé être l’ultime, Blofeld ? Je me posais la question. L'ère Craig, comprenant 5 films, étant un ensemble complet, l'histoire se suivant intelligemment sur l'ensemble des films. Et bien les scénaristes ont réussis à garder le tout cohérent, certes disproportionné et beaucoup trop gros pour être crédible... Mais oh ! C'est James Bond les filles ! Ça fait 25 films qu'on lui colle sans arrêt un nouveau psycho qui sort d'un volcan pour détruire le monde. Ça n'a jamais été crédible ni subtile, alors reprocher maintenant à la saga d'être abusée, c'est un peu comme dire à 50 ans qu'on a jamais aimé la soupe alors qu'on en a mangé toute sa vie.
Ainsi je trouve ce dernier ennemi qui n'est autre que Lyutsifer Safin, incarné avec maîtrise par l'excellent Rami Malek, de haute volée. Un ennemi beaucoup moins désincarné que certains, beaucoup plus intime, personnel. Un ennemi à porté d'homme et non un dieu.


Cary Joji Fukunaga, réalisateur méticuleux et talentueux, réalise ici un parfait mélange entre calme et tempête. Passant de calmes pano larges offrant une superbe vue sur un village perché d'Italie, à une course poursuite nerveuse en forêt Norvégienne. Ce n'est qu'un bref exemple, mais c'est assez pour dire que cet opus est un savoureux voyage en montagne russe.
Plusieurs pics de tension nous colle à notre siège durant celui ci. L'intro déjà, comme toujours d'une efficacité redoutable, puis la scène en forêt, j'y reviens oui, mais parce que c'est classe ! Puis toute cette dernière partie, tout simplement.
Une pointe d'humour, une pointe de gadget, des femmes, plus importantes que jamais dans la saga, Phoebe Waller-Bridge effect ? De magnifiques bagnoles, des costumes classes, du flingue, un méchant vérolé, et une histoire achevée. Voilà ce qu'est ce film. En plus d'avoir un casting impeccable, une superbe photographie, une BO efficace, et... James Bond merde ! C'est pas la tante à ton chat, on parle de Bond, James Bond, là ! L'increvable...


No Time to Die, du haut de ses 2h45, marquera donc indéniablement l'histoire de 007, lui conférant un héritage inédit et inattendu où la vie s’avérera soudainement plus importante que la mort. Au revoir Demain ne meurt jamais, Meurs un autre jour, Vivre et laisser Mourir, On ne vit que deux fois, car maintenant Mourir peut Attendre.


Adieu Craig, l'homme qui aura (jusqu'à présent) incarné le meilleur James Bond, et apporté les meilleurs films de la saga avec lui.

-MC

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